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Sedeyn, Émile: À travers les expositions
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.34207#0121
A TRAVERS LES EXPOSITIONS
F. SICARD _B0M<3feM$6
nous y allons et admirons, sans trop savoir
pourquoi, car ies sujets d'admiration finis-
sent, à la longue, par faire totalement dé-
faut.
On sera peut-être étonné de trouver ce
langage dans une Revue dirigée et conduite
en vue de seconder les artistes. Mais c'est à
ses amis les meilleurs qu'on doit la plus
fraternelle sincérité. Sans demander aux
peintres de renouveler continuellement leur
manière, ce qui serait ridicule, on peut leur
demander de renouveler plus souvent leur
effort — ce qui est un moyen honnête de
faire son métier.
Faute de se raidir contre un laisser-
aller si commode et quelquefois si avanta-
geux, les peintres et les sculpteurs Uniront
par perdre ce public qui leur a été si long-
temps fidèle, si fidèle. Quand
la vieille comédie aura fini par user l'af-
fiche, on n'ira plus au théâtre.
*
* %
L'Exposition du Cercle Volney arrive à
point pour nous fournir un exemple typique
du succès que peut avoir et du bruit que
peut faire, de nos jours, un salon artistique
de valeur moyenne, insignifiant
si on le juge d'ensemble, franche-
ment mauvais si on l'examine de
plus près. C'est mm exposition
brillante, un des de la sai-
son mondaine ; belles dames et
jolies toilettes, robes Doucet, cha-
peaux Reboux s'y rencontrent
dans un cadre plus favorable qu'aux
vernissages démocratiques du
poussiéreux Grand Palais. Ceux
qui viennent au Cercle Artistique
et Littéraire pour cette partie du
programme ne peuvent, certes, en
tirer que d'évidentes joies où l'art
a encore sa place. Il est peut-être
exagéré d'en dire autant du mon-
sieur naïf venu là pour examiner
de la peinture.
La physionomie d'ensemble
du salon Volney est cependant
bien particulière. Il semble que
l'esprit de la maison ait été in-
culqué à tous ses hôtes passa-
gers. La nom générale est une
distinction relative, avec une ten-
dance visible vers des effets bril-
lants, mais superhciels: petites
tentatives, trucs, pirouettes (artistiques, si
Lon veut), mais de souffle, guère.
Les seuls artistes qui nous intéressent
en ce Salon où la plupart s'efforcent d'être
brillants, sans plus, ce sont les modestes et
les consciencieux.
MANGEANT
99
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nous y allons et admirons, sans trop savoir
pourquoi, car ies sujets d'admiration finis-
sent, à la longue, par faire totalement dé-
faut.
On sera peut-être étonné de trouver ce
langage dans une Revue dirigée et conduite
en vue de seconder les artistes. Mais c'est à
ses amis les meilleurs qu'on doit la plus
fraternelle sincérité. Sans demander aux
peintres de renouveler continuellement leur
manière, ce qui serait ridicule, on peut leur
demander de renouveler plus souvent leur
effort — ce qui est un moyen honnête de
faire son métier.
Faute de se raidir contre un laisser-
aller si commode et quelquefois si avanta-
geux, les peintres et les sculpteurs Uniront
par perdre ce public qui leur a été si long-
temps fidèle, si fidèle. Quand
la vieille comédie aura fini par user l'af-
fiche, on n'ira plus au théâtre.
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L'Exposition du Cercle Volney arrive à
point pour nous fournir un exemple typique
du succès que peut avoir et du bruit que
peut faire, de nos jours, un salon artistique
de valeur moyenne, insignifiant
si on le juge d'ensemble, franche-
ment mauvais si on l'examine de
plus près. C'est mm exposition
brillante, un des de la sai-
son mondaine ; belles dames et
jolies toilettes, robes Doucet, cha-
peaux Reboux s'y rencontrent
dans un cadre plus favorable qu'aux
vernissages démocratiques du
poussiéreux Grand Palais. Ceux
qui viennent au Cercle Artistique
et Littéraire pour cette partie du
programme ne peuvent, certes, en
tirer que d'évidentes joies où l'art
a encore sa place. Il est peut-être
exagéré d'en dire autant du mon-
sieur naïf venu là pour examiner
de la peinture.
La physionomie d'ensemble
du salon Volney est cependant
bien particulière. Il semble que
l'esprit de la maison ait été in-
culqué à tous ses hôtes passa-
gers. La nom générale est une
distinction relative, avec une ten-
dance visible vers des effets bril-
lants, mais superhciels: petites
tentatives, trucs, pirouettes (artistiques, si
Lon veut), mais de souffle, guère.
Les seuls artistes qui nous intéressent
en ce Salon où la plupart s'efforcent d'être
brillants, sans plus, ce sont les modestes et
les consciencieux.
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