MADAME BERTHK GIRARDET
Durs étonnements, leurs curiosités, Durs
enquêtes touchantes sur les choses, leur dé-
couverte ravie du monde, leur chancelante
audace, la drôlerie de leurs gestes, la lim-
pidité de leurs sourires. Nous nous la figu-
rons jeune mère, comme Albert Besnard
nous montre sa compagne: «Un de nos
enfants lui sert de modèle, elle étudie les
jolis modelés du poupon durant qu'elle l'al-
laite, caressant d'un doigt léger les saillies
igoa, marqua ses plus cruelles angoisses.
Son hls était au lit, menacé d'une méningite.
Quand il venait à s'assoupir, au milieu de
la journée, la mère gagnait l'atelier de l'ar-
tiste et, ivre de chagrin, de larmes, contrai-
gnait la glaise à crier sa douleur, à repré-
senter la scène qu'elle avait tout à l'heure
devant les yeux, dont elle gardait l'halluci-
nante vision. Travailler d'après le frêle patient
iui-même lui eût sembié un sacrilège. Les
de son front, de son menton délicat, faisant
jouer la lumière qui, en se déplaçant, varie
les taches d'ombre. H
Puis Girardet a suivi avec orgueil
la double croissance de ses bambins. Elle
les a surpris dans un instant de càlinerie
charmante, mêlant leurs boucles, le garçon
embrassant la fillette, qui lève une main
mutine. Ce groupe, d'un sentiment si frais
et d'une allure si souple, paru au Salon de
iqoi, résuma les joies, les fiertés maternelles
du sculpteur. L'TT/ù/zf 77zmGùe, du Salon de
hommes, le Tintoret, le peintre de AŒlœre,
peuvent avoir de ces tristes courages. Mais
dans le jeune modèle italien qui lui donnait
la pose, M'"e Girardet apercevait nettement
la chair de sa chair, torturée, brûlante,
mouillée des sueurs d'agonie. Elle vécut là
des instants vraiment tragiques. Son œuvre
en reçut par contre une émouvante beauté.
Les visiteurs du Petit Palais où AAT/Mzf
77?rt/uùe se trouve maintenant, au nombre
des sculptures acquises par la Ville, sentiront
battre dans ce groupe le cœur d'une mère dou-
Durs étonnements, leurs curiosités, Durs
enquêtes touchantes sur les choses, leur dé-
couverte ravie du monde, leur chancelante
audace, la drôlerie de leurs gestes, la lim-
pidité de leurs sourires. Nous nous la figu-
rons jeune mère, comme Albert Besnard
nous montre sa compagne: «Un de nos
enfants lui sert de modèle, elle étudie les
jolis modelés du poupon durant qu'elle l'al-
laite, caressant d'un doigt léger les saillies
igoa, marqua ses plus cruelles angoisses.
Son hls était au lit, menacé d'une méningite.
Quand il venait à s'assoupir, au milieu de
la journée, la mère gagnait l'atelier de l'ar-
tiste et, ivre de chagrin, de larmes, contrai-
gnait la glaise à crier sa douleur, à repré-
senter la scène qu'elle avait tout à l'heure
devant les yeux, dont elle gardait l'halluci-
nante vision. Travailler d'après le frêle patient
iui-même lui eût sembié un sacrilège. Les
de son front, de son menton délicat, faisant
jouer la lumière qui, en se déplaçant, varie
les taches d'ombre. H
Puis Girardet a suivi avec orgueil
la double croissance de ses bambins. Elle
les a surpris dans un instant de càlinerie
charmante, mêlant leurs boucles, le garçon
embrassant la fillette, qui lève une main
mutine. Ce groupe, d'un sentiment si frais
et d'une allure si souple, paru au Salon de
iqoi, résuma les joies, les fiertés maternelles
du sculpteur. L'TT/ù/zf 77zmGùe, du Salon de
hommes, le Tintoret, le peintre de AŒlœre,
peuvent avoir de ces tristes courages. Mais
dans le jeune modèle italien qui lui donnait
la pose, M'"e Girardet apercevait nettement
la chair de sa chair, torturée, brûlante,
mouillée des sueurs d'agonie. Elle vécut là
des instants vraiment tragiques. Son œuvre
en reçut par contre une émouvante beauté.
Les visiteurs du Petit Palais où AAT/Mzf
77?rt/uùe se trouve maintenant, au nombre
des sculptures acquises par la Ville, sentiront
battre dans ce groupe le cœur d'une mère dou-