Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 5,1.1903

DOI Artikel:
Soulier, Gustave: Les dessins de Lucien Monod
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.34207#0146

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
U A RT DECORATIF

M. Friant a trouvé une veine heureuse dans
de fins portraits à la mine de plomb, et
c'est dans ces expositions récentes que nous
avons vu paraître aussi les dessins de
M. Lucien Monod, qui font l'objet de cette
étude.
Nous suivions, depuis bien des années
déjà, le talent de M. Lucien Monod, que
l'on avait vu poindre aux premiers salons
du Champ-de-Mars, et que les amateurs


soir tombant sur la mer, qui résume bien
toute cette période de son oeuvre : cela s'ap-
pelait L'LAztrg t/e ee;zt/re.
Puis sa manière s'est fortifiée, sa couleur
s'est corxée, peut-on dire, en même temps
que la matière même de sa peinture se
faisait plus pleine, plus solide, plus franche;
l'artiste acquérait sa personnalité, qui se
révélait dans les tableaux des années sui-
vantes, d'une touche souple et savoureuse,
d'une puissante harmonie
de tons. Des figures de
femmes, placées dans des
sites de rochers et de mers,
en dégageaient la significa-
tion permanente, le grand
symbole physique et éter-
nel: une femme, appuyée
contre les parois de rocs,
soulevait une lourde conque
d'ammonite, comme la
volute d'une architecture
cyclopéenne, appareillée à
ces murailles mystérieuses;
une Nupùo se laissait glisser
dans le remous de l'onde
attirante.



avertis avaient bien vite discerné pour la
note délicate, émue et sérieuse de sa pein-
ture. Ses premiers tableaux, — des figures
d'une allure quasi allégorique malgré leur
étude sincère et intime, ou bien des pay-
sages, dont la plupart étaient rapportés de
Bretagne, — s'atténuaient comme d'un voile
mélancolique et crépusculaire ; il affection-
nait les harmonies grises et douces. Je me
rappelle un tableau de lui, impression de

Un vrai tempérament
de peintre se manifestait
dans ces tableaux, parce
que le sentiment se dé-
gageait des formes forte-
ment constituées ; l'artiste
y aspirait à peindre des
corps réels, sous les aspects
de la nature qu'il avait res-
sentis, et par ses moyens
d'expression propres, c'est-
à-dire par une couleur so-
nore, franchement maniée.
M. Lucien Monod n'a
pas renoncé à la peinture
uhotograph.eRoux) pour se consacrer exclu-
sivement au dessin ; il a
rapporté, l'automne dernier, d'Italie de puis-
santes études de peintre, où les arbres et
les architectures s'unissent dans un noble
accord, et que l'on verra, nous l'espérons,
au Salon de cette année. Mais depuis
deux ans environ, on a vu paraître de
lui des compositions aux trois crayons, où
il a dès maintenant acquis une note bien à
lui. Conduit fortuitement, par la demande
d'un amateur, à quelques premiers essais, il

i 22
 
Annotationen