L'ART DECORATIF
Il faut insister sur ia grâce, l'élégance,
et aussi sur le sentiment de ces œuvres, qui
comprennent des portraits, des études de
nu et quelques figures fantaisistes. Les por-
traits y ont un caractère d'intimité et de
Pc AA" PA. A.
profondeur que l'on sent derrière l'agrément
de la disposition, et qui en font des pages
d'analyse durables. On y retrouve l'humeur,
et comme l'attitude et la préoccupation habi-
tuelles du modèle, dans l'entourage aperçu
d'un décor domestique.
Le plus complet à ce point de vue est
le portrait de S., portrait à la fois ré-
fléchi et sans apparat, où le modèle songe
et vit dans son entourage de livres et de
bibelots familiers. Peut-être même ces ac-
cessoires arrivent-ils
à prendre ici un
peu trop d'impor-
tance, se mettent-ils
au même plan que
la figure vivante et
se trouvent-ils trop
accumulés. Mais on
saisit la volonté de
retracer un coin d'in-
térieur très précis,
de faire le portrait
d'un foyer d'activité
intellectuelle, pres-
que autant que de
la personnalité qui
enestl'àme.
Dans leur atté-
nuation de couleur,
leurs dimensions ré-
duites, leur aspect
discretqui, sans at-
tirer l'œil, le repose
doucement lorsqu'il
s'y arrête, ces por-
traits au crayon
prennent une inti-
mité particulière-
ment subtile, à la-
quelle sied cette gri-
saiile légèrement re-
haussée; la peinture
n'aurait su atteindre
à cette même modé-
ration. C'est vrai-
ment là le portrait
fait pour l'intérieur
domestique et non
pour l'indifférente
cohue des galeries ;
ii prend toute sa
(Photographie Roux) VâleUl* dans Ull COUT
de l'appartement,
pour ceux qui sont vraiment de la maison.
Les charmants dessins de nu, auxquels
s'est exercé le crayon de M. Lucien Monod,
méritent aussi de retenir l'attention. Là plus
qu'ailieurs, par ses moyens d'expression,
par sa touche souple et savoureuse, gardant
*
. ^3-
%
A- \ .
n
124
Il faut insister sur ia grâce, l'élégance,
et aussi sur le sentiment de ces œuvres, qui
comprennent des portraits, des études de
nu et quelques figures fantaisistes. Les por-
traits y ont un caractère d'intimité et de
Pc AA" PA. A.
profondeur que l'on sent derrière l'agrément
de la disposition, et qui en font des pages
d'analyse durables. On y retrouve l'humeur,
et comme l'attitude et la préoccupation habi-
tuelles du modèle, dans l'entourage aperçu
d'un décor domestique.
Le plus complet à ce point de vue est
le portrait de S., portrait à la fois ré-
fléchi et sans apparat, où le modèle songe
et vit dans son entourage de livres et de
bibelots familiers. Peut-être même ces ac-
cessoires arrivent-ils
à prendre ici un
peu trop d'impor-
tance, se mettent-ils
au même plan que
la figure vivante et
se trouvent-ils trop
accumulés. Mais on
saisit la volonté de
retracer un coin d'in-
térieur très précis,
de faire le portrait
d'un foyer d'activité
intellectuelle, pres-
que autant que de
la personnalité qui
enestl'àme.
Dans leur atté-
nuation de couleur,
leurs dimensions ré-
duites, leur aspect
discretqui, sans at-
tirer l'œil, le repose
doucement lorsqu'il
s'y arrête, ces por-
traits au crayon
prennent une inti-
mité particulière-
ment subtile, à la-
quelle sied cette gri-
saiile légèrement re-
haussée; la peinture
n'aurait su atteindre
à cette même modé-
ration. C'est vrai-
ment là le portrait
fait pour l'intérieur
domestique et non
pour l'indifférente
cohue des galeries ;
ii prend toute sa
(Photographie Roux) VâleUl* dans Ull COUT
de l'appartement,
pour ceux qui sont vraiment de la maison.
Les charmants dessins de nu, auxquels
s'est exercé le crayon de M. Lucien Monod,
méritent aussi de retenir l'attention. Là plus
qu'ailieurs, par ses moyens d'expression,
par sa touche souple et savoureuse, gardant
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