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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 5,1.1903

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Riotor, Léon: La soierie, 1, La soierie et ses genres
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https://doi.org/10.11588/diglit.34207#0160

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LA SOIERIE

duite de K grès», subit tant d'opérations qui
en modifient ia résistance ! Le décreusage
débarrasse du «grès», la cuisson dans l'eau
de savon purifie. Les soies ordinaires ne
subissent qu'une demi-cuisson dans la
soude bouillante, les soies brunes de
Chine, ou tussor, sont décolorées par le
bioxyde de baryum, vulgo K eau oxygénée ».
Le cocon dévidé, on associe plusieurs fils
pour obtenir la résistance désirée. Les soies
de trame veulent cent dix à
cent vingt torsions par mètre ;
les fils de chaîne, ou « organ-
sins », une rétorsion finale.
Mais il ne faut pas con-
fondre les organsins et les
soies K retorses», déchets
réunis brins à brins. Le
talent du moulinier sera
d'éviter ces déchets, destinés
à la « schappe » , qui est
une moins-valeur.
Le fil tordu est en-
roulé en «flotte»; pour en
connaître la force, on le
soumet au C07z<fzd70727?e772e72?,
on le dessèche en des cham-
bres étuves, on l'étire jusqu'à
la rupture sous l'effort d'ap-
pareils enregistreurs spé-
ciaux, on le pèse au milli-
gramme. C'est le travail ita-
lien de la .sŸugdo7z<3?z;7*<3, ou
mise en état normal. Le
poids marchand de la soie,
ou poids conditionné, est
fixé au poids absolu aug-
menté de 11 o/o. On établit
ensuite la «chaîne» du tissu,
c'est-à-dire la rangée de fils
parallèles, tendus horizon-
talement dans le sens de
la longueur du métier, au travers desquels
croisera la trame pour constituer l'armure,
à l'aide des « lisses » qui soulèveront alter-
nativement un certain nombre des fils de
la chaîne. Les lisses sont mises en mouve-
ment par des leviers sous le pied du tisseur;
les fils de la trame, lancés à travers ceux
de la chaîne, sont rapprochés et serrés
au fur et à mesure par un «battant» mû
à la main, porteur d'un peigne d'acier.
C'est ainsi que se font les étoffes unies,
c'est ainsi que se compose «l'armure».

L'armure est la base même du tissage,
c'est la plume pour écrire, c'est aussi le
papier. C'est le treillis où viendront s'appli-
quer les fleurs et les ornements, c'est toute
la combinaison des fils, la trame et la chaîne
qui se chevauchent à tour de rôle ; et de cet
amalgame l'habile artisan peut obtenir les
effets les plus variés et les plus imprévus.
Les armures fondamentales sont la toile,
le gros de Tours, le sergé et leurs congénères.

On les explique par le nombre des fils de
la chaîne, celui des lisses, celui des brins
retordus de la trame. Lorsque les points
de liage de l'armure demeurent invisibles,
le tissu prend un aspect brillant: c'est le
satin. Il est certain que si les fils de la trame
sont de couleur différente de ceux de la
chaîne, le fond sera mélangé. Pour éviter
cette fusion souvent gênante, les trames
sont «lattées», par bandes, et liées à l'envers
avec la chaîne. Supposons qu'il y ait quatre
couleurs dans le dessin à reproduire. Pour
 
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