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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 5,2.1903

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Thomas, Albert: La sculpture aux Salons, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.34208#0052

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L'ART DECORATIF


tombantes dont elles tâchent de voiler leur
corps, piétinent lamentablement. Elles sont
accablées par la honte, tiennent leurs seins
trop complaisants au désir des hommes,
mordent machinalement un coin de leur
robe déchirée. Elles demeurent ainsi, irré-

TOKKE Y BHRASTHGUI
solues, dans l'attente d'un châtiment fa-
rouche. Et le sculpteur a rendu avec un
sincère réalisme la lassitude de leur gorge,
de leur nuque, de leur ventre aux plis pro-
fonds. Il a exprimé leur confusion et leur
angoisse de la façon la plus pathétique, par
le haussement des épaules, le fléchissement

des jambes jointes, l'inclinaison dolente des
profils. Evidemment, ce groupe manque de
coquetterie. Il n'a pas la netteté des statues
de M. Puech et leur impeccable élégance.
11 est même patiné assez maladroitement,
en tons lourds et presque sales. Mais il an-
nonce un artiste intelligent et cu-
rieux, admirateur de Rodin — car
l'agencement des rap-
pelle un peu celui des Rozzz^eoA
he CuAA — nourri de l'étude des
sculpteurs gothiques, capable de
traduire fortement les plus origi-
nales pensées. M'^ Camille Clau-
del expose un groupe en bronze,
zzzzzz*, que la vieillesse en-
traine, cependant qu'à genoux der-
rière lui, la tendre et candide jeu-
nesse lui tend les mains. L'œuvre
est remarquable, en dépit de la
dispersion des personnages et du
déchiquetage peu sculptural des
draperies. Elle révèle une tournure
d'esprit analogue à celle de M.
Yrurtia, la même pitié noblement
philosophique et les mêmes re-
cherches de forme. M**e Claudel
répudie, elle aussi, la facture
molle et ratissée des praticiens
officiels; elle marque d'un pouce
nerveux le rendement des muscles,
les délicatesses des attaches, les
mille nuances de l'épiderme.
L'Efo77?77?g gf A AfAèzœ /zzzzzzzzz'zze
de M. Ségofhn nous offre encore
un symbole, un peu confus sans
doute, que n'éclaircit pas l'épi-
graphe: « Va, mon fils, forge, crie
mes douleurs. Si tu succombes,
c'est en faisant ton devoir; situ
vis, souviens-toi!» Toutefois la
Misère accroupie sur l'enclume se
tord les bras et s'arrache les che-
veux d'un geste suffisamment dra-
matique, et l'homme qui vient de
lier le marteau à son poing par
une lanière solide, la main gauche
sur le cœur, se recueille assez solennellement
avant d'entrer dans la lutte. Cette scène pro-
cède d'un académisme vivifié par l'influence
d'Auguste Rodin. M. Becquet, élève de Rude,
continue la tradition de ce maitre. Il a taillé
pour Besançon, sa ville natale, une statue
de Victor Hugo, drapée à l'antique, pleine


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