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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 5,2.1903

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Thomas, Albert: La sculpture aux Salons, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.34208#0053

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LA SCULPTURE AUX SALONS


de sérénité sévère. Ii nous montre aujour-
d'hui, avec un chef de Auz'zzf Terréo/, apôtre
de Franche-Comté, un Christ
assis, /'EYezvze/A Lz'cfzzzze,
dont l'anatomie fouillée àpre-
ment prouve un art sincère
et fort, sans mignardises,
d'accent un peu archaïque,
formé de la meilleure sève
française. Le Atzzzzf
de M. Rosalès prêche la croi-
sade avec beaucoup d'en-
thousiasme. Le C/zzv'M de M.
Cordonnier est debout et
tient sa croix devant lui, lais-
sant pendre contre le bois
sa couronne d'épines. Il est
méritoire d'avoir trouvé pour
cette figure, si souvent ex-
ploitée, un mouvement im-
prévu, de lui avoir donné un
peu d'intérêt et d'émotion.
Je m'aperçois que, mal-
gré mes prévisions, je suis
parvenu à constituer un
groupe sympathique. Je vais
pouvoir en rassembler un
autre : celui des sculpteurs
des moeurs et de l'intimité.
En effet, le souffle rafraîchis-
sant de la Société Nationale a
tout de même pénétré quel-
que peu dans ce mitieu con-
ventionnel. De rares artistes
se sont avisés de l'inutilité
des compositions d'école et,
laissant les Vénus et les Diane,
les Apollon et les Mercure,
les Léda et les Daphné, ont
tourné les yeux vers la vie.
Les spectacles de la rue et
de l'usine, les travaux des
champs selon les saisons ad-
verses ou clémentes, les hum-
bles bonheurs du foyer, les
fatigues et les peines et les
touchantes vaillances d'une
humanitéopprimée sans trêve,
voilà de nouvelles sources
d'inspiration, sources vier- v. séGOFFtN
ges, merveilleusement fécon-
des. Au lieu de se confiner dans l'atelier, en
compagnie des classiques moulages, des car-
tons, répertoire poudreux du passé, les vrais

sculpteurs descendent dans la rue; ils se
mêlent à la foule laborieuse ; ils se laissent

A'Afozzzzzze et D Afz'^èz*e /zMzzzzzûie
mener par le courant populaire, observent
les attitudes, les gestes, les physionomies,
lisent aux rides, aux meurtrissures des pau-

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