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Troisième année. — N° 111

LE NUMÉRO : 15 CENTIMES

8 Juin 1889

L'ART FRANÇAIS

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Texte par Firmin Javel

Illustrations de MM. SILVESTRE & C'e, par leur procédé de Glyptographie

Bureaux : 97, rue Oberkampf, à Paris

ABONNEMENTS. — Paris : un an, 9 francs; six mois, 5 francs. — Départements : un an, ÎO francs; six mois, 6 francs.

QUI EST-CE ?

SALON DE 1889

Groupe par M. Captier

Il y a une gaieté communicative,
dans ce groupe aimable que
M. Captier intitule : « Qui est-ce? ».
L’excellent statuaire, en choisissant
ce thème sans prétention , a voulu
faire œuvre d’observateur, et il y a
réussi. Les physionomies de ses deux
personnages sont réellement prises
sur le vif : celle de la toute jeune
fille qui interroge exprime bien le
malin plaisir des tortionnaires des
jeux innocents. Celle du patient dit
fort justement l’inquiétude brusque
et profonde de l'inconnu. Qui est-
ce ?... Eh ! parbleu, c’est elle, Tes-
piègle, l’enfant mutine et charmante
dont les doigts caressants ont seuls
ce contact délicieux... Comment ! tu
11e devines pas? Eh bien, cherche !
En attendant, M. Captier a trouvé.

PORTRAIT DE MD.,

Par M. E. A. Duez.

La vie élégante, qui compte tant
d’historiographes dans la jeune école
de peinture, n’en a pas eu beaucoup
d’aussi experts et d’aussi fidèles que
M. Duez. Il faudrait se reporter aux
plus beaux portraits des maîtres an-
glais pour trouver quelque figure
analogue à celle-ci , encore que
M. Duez n’imite personne.Mais les An-
glais ont quelquefois simplifié ainsi
le dessin de leurs personnages, et
atteint, par ce moyen, au suprême
degré « de la distinction ». Le pein-
tre du Portrait de il/1110 U... est, lui
aussi, de talent essentiellement aristo-
cratique. Outre la liberté charmante
du dessin, il n’y a pas, dans sa cou-
leur, un seul ton qui ne soit à lui
personnellement, à lui seul. A côté
d’un gris délicieux, vous admirez un
vert exquis, et toute la gamme chante
harmonieusement. M. Duez est un
coloriste, mais c’est surtout un ar-
tiste, dans le sens propre du mot.

LE JOUR DE LA VISITE A L’HOPITAL

Par M. Geoffroy

Nous avons déjà eu l’occasion de
parler, dans ce journal, du très re-
marquable tableau de M. Geoffroy ; le

Oui est-ce?

aroube, plâtre.

Jour de la visite à l'hôpital. Nous
insisterons sur le caractère profon-
dément humain, c’est-à-dire profondé-
ment cruel, de cette œuvre sincère.
C’est un des épisodes les plus habi-
tuels de la vie des humbles, que l’é-
minent artiste a pris pour prétexte, et
il l’a retracé avec la haute conviction
d’un historien. Dans sa narration,
M. Geoffroy a été à la fois concis et
ému, — concis comme Tacite, et ému
comme Michelet !

Si nos lecteurs se souviennent de
ce que nous disions dernièrement de
ce tableau, ils peuvent, maintenant
qu’ils en ont la reproduction sous
les .yeux, se convaincre que nos
éloges étaient tout au plus à la hauteur
d’une telle page, devant laquelle au-
cun visiteur du Salon ne passe in-
différent.

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SALON DE 1889

les dessins (suite.).

Les Chercheurs de truffes et Trou-
peau dans la Lande, de M. Vayson,
ont été déjà vus. Ce n’est pas
un reproche. Ces deux beaux
pastels ont figuré à une expo-
sition de cercle. On les revoit
ici avec un nouveau plaisir.

Les fleurs et la nature morte
ont des interprètes de beaucoup
de talent. M. Zacharie Astruc
traite le pavot et sa large colle-
rette rouge avec une fougue de
coloriste outrancier; il y a de
l’audace aussi chez MUc Ruth
Mercier, tandis que je remar-
que chez MUe Clémence Man-
ceau, une délicatesse de touche
qui 11’exclut pas la puissance.
Soit dans les fruits, soit dans
les fleurs , qu’elle renverse sur
une table des cerises écarlates pêle-
mêle avec des branches de cassis,
ou qu’elle tasse monter dans l’air
les poétiques roses trémières vul-
gairement appelées roses à bâton,
M,le Manceau s’exprime avec une
clarté qui ajoute à la séduction de

ÉTIENNE CAPTIER. —
 
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