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L’ART FRANÇAIS

EXPOSITION UNIVERSELLE

LA DÉCENNALE (suite et fin.)

L’heüre de conclure est venue. Il y a déjà longtemps que la
grande manifestation de 1889 s’est terminée dans une sorte
d’apothéose, et nous sommes en retard avec beaucoup de maîtres
dont nous n’avons pas même mentionné les travaux.

Notre conclusion sera brève, et toute en faveur de notre
incomparable école nationale. En peinture, en sculpture, en
architecture, en gravure, notre supériorité s’est affirmée avec éclat;
les artistes étrangers ont été les premiers à le reconnaître.

C’est avec un vif regret que nous renonçons à prolonger notre
série d’études sur les ouvrages des maîtres contemporains. La
section des dessins et celle de la sculpture eussent comporté, à
elles seules, des développements que l’heure tardive nous interdit
absolument. Nous prions donc les éminents artistes exposants de
ne nous point trop maudire, pour avoir passé sous silence leurs
noms glorieux.

Nous retrouverons certainement, et avant peu, l’occasion de
rendre justice à leur talent.

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EXPOSITIONS DIVERSES

- L’EXPOSITION LOUIS DUMOULIN

Japon, Chine, Malaisie. — Les faïences d'art de
M. Lachenal.

Un jeune peintre de talent vient de réunir dans la galerie
Georges Petit, rue de Size, un nombre considérable de toiles
d’un vif intérêt.

« Il a aidé les Parisiens à découvrir Paris, — écrivait derniè-
rement mon excellent camarade Georges Duval dans une remar-
quable étude sur Louis Dumoulin, — en leur prouvant que
derrière les buttes Montmartre, les crépuscules étaient aussi beaux
qu’à Venise; qu’aux rayons de la lune, les tours de notre-Dame
se découpaient avec la même splendeur que la coupole de Saint-
Pierre en plein ciel romain; que par des temps de pluie, les
monuments, les maisons, les toits se profilaient, s’estompaient,
s’enlevaient avec la même douceur qu’en Hollande; que par la
neige, cette forêt de cheminées blanches et noires valait bien les
sapins suisses et les mâts de la Tamise ; que par le soleil on avait,
sur la place de la Concorde, un avant-goût du désert ».

Depuis que ces lignes furent écrites, M. Dumoulin a voyagé.

Il est allé chercher très loin des impressions neuves. Il a vu le
monde et il a rapporté de ses excursions de fort intéressantes
études, des tableaux très curieux. Bien que gardant au cœur le
culte de ce Paris qui lui valut ses premiers succès, il s’est passionné
pour le pittoresque du Japon, de la Chine, de la Malaisie. On
peut s’en convaincre en visitant l’exposition des ses dernières
œuvres, dont l’inauguration a eu lieu le 20 décembre, en pré-
sence d’une foule d’amateurs et d’artistes.

Nous reviendrons très prochainement sur cette belle exposition,

en même temps que nous publierons les principaux ouvrages de
M. Dumoulin.

Dans ce même grand salon de la rue de Sèze, nous avions pu
voir, précédemment, les faïences d’art de M. Lachenal.

Il est regrettable que le peu de durée de l’exposition Lachenal
ne nous ait pas permis de donner ici la reproduction de quelques-
unes de ces admirables faïences. Nos lecteurs nous auraient cer-
tainement su gré de mettre sous leurs yeux de véritables chefs-
d’œuvre d’un art généralement peu connu, dédaigné même. An
Salon annuel, la faïence n’est admise que dans des limites très
restreintes. Je suis convaincu qu’on ne tardera pas à réformer le
règlement sur ce point — et sur bien d’autres.

Il est inoui qu’un grand artiste comme M. Lachenal, dont le
talent suffirait à attirer les connaisseurs au Palais de l’Industrie,
soit exclu du Salon sous le prétexte que ses œuvres sont en faïence.
On devrait, au contraire, faire une place d’honneur au céramiste
éminent, qui est à la fois sculpteur, dessinateur, peintre, architecte,
et qui, après avoir inventé sa pâte, ses couleurs, ne laisse à
personne le soin de mettre au feu ses charmantes compositions,
de les surveiller avec la sollicitude de l’alchimiste penché sur son
creuset.

M. Lachenal avait réuni, rue de Sèze, ses travaux de l’année.
C’était un éblouissement. A côté des vastes panneaux décoratifs,
comme celui où l’on voyait un héron mélancolique au bord
d’un étang hérissé de joncs et ponctué de nénuphars, on admirait
des vases superbes, très divers de style et de couleur, des aiguières
des plats persans, et jusqu’à des raviers, d’un goût exquis, faisant
partie d’un merveilleux service de table exécuté pour Mme Sarah
Bernhardt. Et partout on retrouvait la même maîtrise, la même
verve spirituelle ou attendrie, qualités qui ont fait de M. Lachenal
le premier de nos céramistes actuels.

pCHOS Artistiques

Le musée municipal d’Auteuil va s’agrandir d’une nouvelle galerie qui sera
exclusivement réservée aux œuvres de sculpture.

Rappelons que ce musée est ouvert le dimanche et le jeudi et que l’entrée
en est absolument gratuite.

X

Le groupe en plâtre les Exiles, de M. Mathurin-Moreau, vient d’être
attribué au musée du Havre.

X

L’Union des femmes peintres et sculpteurs a décidé qu’un vœu serait
présenté au ministre de l’instruction publique pour lui demander la création
d’un cours spécial de peinture et de sculpture pour les femmes à l’Ecole des
Beaux-Arts.

X

On a trouvé dans le secrétaire de Champfïeury deux testaments et un livret
de caisse d’épargne.

Champfïeury lègue au Louvre un beau portrait de lui par Gustave Courbet.

La quatrième exposition de Blanc et noir aura lieu du icr mars au 30
avril prochain, dans le pavillon de la Ville de Paris, aux Champs-Elysées.

X

Le conseil municipal vient d’acheter un Diogène, en bronze, de M. Clau-
dius Maiioton, 7,000 fr. ; Le vainqueur de la Bastille, en bronze, de
M. Choppin, 7,000 fr. ; Un prévôt des marchands, buste en marbre de
M. Moreau-Vauthier, 4 000 fr. ; M. Zacharie Astruc est chargé de 1 exécution
d’un buste en marbre de Sophie Germain, moyennant 5.500 lr.

—1 “ Le • ^'îÿ'ViaaïHli

Paris. — Glyptograph'11 k Cic, rue UDcrkampf, 97.
 
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