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Quatrième année. — N° 159.

LE NUMÉRO : 25 CENTIMES

SAMEDI 10 MAI 1890

L'ART FRANÇAIS

Revue Artistique Hebdomadaire

Directeur littéraire : Directeurs artistiques :

FIRMIN JAVEL Bureaux : 97, rue Oberkampf, à Paris SILVESTRE & Cie

ABONNEMENTS. — Paris & Départements : un an, 12 francs; six mois, 7 francs. — Union Postale : un an, 1S francs; six mois, s francs.

NOS ILLUSTRATIONS

JEUNESSE, par D^C. DiCorcau de Tours.

LE JEU A L’ÉCOLE, par
M. Truphème.

RÉVÉLATION, par M. J. Aidât

Hier encore inconsciente, naïve, ignorant l’art de plaire ; aujourd’hui,
grâce à ce miroir qui est tombé
sous sa main, elle « sait. »

SALON

L’enfant est devenue jeune
fille. Un frisson de puberté
la secoue, et, coquettement,
déjà ! elle enjolive de ,flots
de gaze la pointe rose de ses
seins.

Cette figure est expressive
et suggestive. Le peintre lui a
laissé, avec le « je ne sais
quoi » qui indique un coup
de lumière intérieure et qui a
motivé le tableau, il lui a
laissé, dis-je, quelque chose
de la sérénité virginale. Il y a
là une chasteté... chancelante
si j’ose m’exprimer ainsi, et
on dirait que M. Aviat a vou-
lu, en l’indiquant avec tant de
finesse, nous faire ressouvenir
de cette fameuse maxime de
La Rochefoucauld où il est
question des honnêtes fem-
mes, impertinent aphorisme
que je me garderai bien de
transcrire ici 1

L’immortel poème de la jeunesse compte une belle strophe de plus. A
demi-nue, assise en un jardin où les fleurs lui forment comme une ceinture
odorante, la « jeunesse » de M. Moreau de Tours caresse, de sa main non-
chalante, des roses fraîches écloses qu’elle regarde en souriant.

Tout, ici, respire, parfume,
palpite ; c’est une vision
éblouissante et troublante, que
cette jeune fille rêvant parmi
les fleurs. Il semble que le sou-
rire qui illumine ce visage aux
traits purs soit comme un reflet
de l’éclat triomphant des roses.

M. Moreau de Tours est
un coloriste passionné, et, ce
qui nous séduit particulière-
ment dans son œuvre, c’est
l’émotion qu’il y apporte.

A la bonne heure, avec le
peintre attitré des fillettes,
nous n’avons plus qu’à nous
égayer, à nous rajeunir aux
jeux des gentilles écolières, à
écouter la musique de leurs
rires, à partager leurs espiè-
gleries. C’est si beau, l’en-
fance, l’insouciance, les pous-
sées, les bousculades. Ah ! je
comprends que M. Truphème
se plaise à observer ces di-
verses manifestations de la vie initiale, et je le félicite de l’art
avec lequel il nous rend ces mobiles physionomies de petites éco-
lières, si comiques dans leurs tristesses, et parfois si graves dans leurs
joies 1

J. Aviat. — Révélation.

VOISINS, par M. Lobrichott.

Nous sommes en retard
; pour signaler également le
tableau dont la reproduction a
été encartée dans notre nu-
méro de la semaine dernière
et qui a obtenu un vif succès auprès des abonnés de ce journal.

« Voisins », tel est le titre de cette charmante fantaisie où M. Lobrichon
fait s’embrasser deux bébés joufflus, sous le regard attendri d’une mère.
Cela est spirituel et touchant, comme la plupart des compositions du peintre
officiel de MM. les bébés.

SOIR D’ÉTÉ
par M. Emmanuel Benner.

Nos lecteurs trouveront,
encartée dans le présent nu-
méro, une reproduction hors
texte d’un tableau de M. Em-
manuel Benner : «Soir d’été».

M. Emmanuel Benner est
un des rares peintres de nu
qui persistent dans leur vision
initiale, qui laissent passer les
évolutions de l’art sans se dé-
partir un seul instant de leur
quiétude parfaite, et la criti-
que se trouve dépourvue de
toute formule à l’égard de
leurs œuvres , dont on a pu
dire avec raison : ce n’est ja-
mais mieux, mais c’est tou-
jours bien.
 
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