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L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 2.1884

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Nr. 95 (22 Novembre 1884)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19486#0174

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i7o L'ART ORNEMENTAL.

ornaient les maisons royales, à ces grandes balustrades d'argent, à ces
grandes tables d'argent, à ces grands bancs d'argent, que l'ambassadeur
de Siam avait de la peine à soulever, à ces grands chandeliers d'argent
hauts de huit à neuf pieds, à ces grands bassins d'argent de dix ou douze
pieds de tour, à ces grands cadres de miroirs en or massif, pesant jusqu'à
quinze ou vingt livres. Mais quand il vit, dans des temps de détresse,
fondre à la monnaie ces chefs-d'œuvre qui avaient été dessinés par Le Brun,
qui avaient coûté dix millions et qui n'en rendirent que trois, il quitta
Paris. « Ce que je regrettai le plus, disait-il un jour, ce ne furent pas les
profits de mon état, ce fut de ne plus pouvoir espérer de devenir grand-
juré. Tous les orfèvres de Paris, nous vivons dans l'espoir de le devenir,
d'être revêtus de la robe à manches de velours, enfin d'avoir l'honneur de
porter un des glorieux bâtons du dais aux solennelles entrées des rois.
Toute notre vie nous voyons ce glorieux bâton, et en mourant nous le
voyons encore. »

La fonte des objets de métal, à laquelle Alexis Monteil fait allusion,
remonte aux années néfastes de 1689 et 1690. Cette fonte, qui n'amena pas
tous les résultats pécuniaires qu'on en attendait, n'eut d'autres résultats
que la destruction complète de l'ancienne orfèvrerie royale, dont quelques

maisons du Soleil, Louis XIV ayant pris cet astre pour emblème. Dans le
haut, se trouvent les armes de France, et, au-dessous, un signe du Zodiaque.
De chaque côté sont des colonnes et des pilastres de marbre posés sur une
balustrade décorée de tapis, de guirlandes, de vases, d'animaux, d'oiseaux,
de fleurs et de fruits. Au delà de ces balustrades, des valets portent divers
objets d'orfèvrerie; dans le fond, se trouve la vue d'une maison royale.

Cette même suite de mois se trouve décrite dans le document cité par
M. Lacordaire :

« Deux tentures de mois en or sur les desseins de M. Le Brun, en douze
pièces et huit entrefenestres chacune.

« La première tenture a 83 aunes 6/16 de cours sur 3 aunes 1/2 de haut,
faisant en carré 299 aunes 3 bâtons.

« La seconde tenture a 85 aunes 3/4 de cours sur la même hauteur de
3 aunes 1/2, faisant en carré 3oo aunes 1/2.

« Sujets des tableaux :

« Janvier : la Représentation de l'Opéra, dans le Louvre, à Paris. La
représentation dont il s'agit a lieu devant la colonnade du Louvre.

" « Février : un Ballet dansé par le Roy dans le Palais-Royal, à Paris;
« Mars : la Vue du Château de Madrid; le Roy à la chasse;

pièces seulement nous sont con- « Avril : la Vue de l'ancien

en argent, de petits ménages en .c»-^»**» ><■>.<>*. mondo.
argent à l'usage des jeunes filles, Décembre. Le Château de Monceaux.

des tentures en tapisserie à fleurs

d'or et d'argent, des garnitures de cheminées à crépines d'or, des guéri-
dons et des fauteuils d'ébène massif à pieds en argent massif ou doré, des
chaises de velours à galons d'or, des bureaux en bois de violette et en bois
d'olivier, des bibliothèques ornées d'incrustations d'ivoire ou d'écaillé. »

Les lois somptuaires qui accompagnèrent la vieillesse morose de
Louis XIV et qui furent maintenues dans les premières années de la
Régence ne purent jamais recevoir une exécution bien complète et finirent
même par tomber en désuétude. Aussi, nous voyons malgré tout de
nouvelles réputations se former.

Le second, Claude Ballin, neveu et élève du précédent, n'atteignit
jamais la réputation de son oncle; néanmoins, il obtint une grande vogue
dans la première moitié du xvui0 siècle. C'est lui qui fut chargé de faire la
couronne dans la composition de laquelle entraient les deux plus beaux
diamants connus alors, le Sancy et le Régent.

Décembre : le Château de Monceaux.

L'une des salles du second étage du musée de Versailles est décorée de
douze grands modèles de tapisseries qui formaient la tenture dite des Mois.
Ces modèles, peints d'après les compositions de Le Brun et de van der
Meulen, représentent douze maisons royales, par allusion aux douze

PETITE CHUOISriQTTEl

— M. Chaplain, membre de l'Institut, exécute en ce moment le
modèle d'un buste du regretté Albert Dumont, ancien directeur de l'en-
seignement supérieur au ministère de l'Instruction publique. Il sera fait de
ce buste, aux frais de l'Etat, deux reproductions en bronze destinées à
être envoyées, l'une à l'École française de Rome, l'autre à l'École française
d'Athènes.

— M. Maxime Lalanne vient de rapporter de Rouen une importante
suite de dessins du plus haut intérêt sur les anciennes maisons, les vieux
monuments et les quartiers pittoresques de la ville; ces dessins devront
illustrer un ouvrage — dont le texte n'est point encore écrit — que publiera
l'éditeur rouennais M. Augé, et qui sera, pour la partie artistique, une
sorte de pendant à la Flandre et la Hollande à vol d'oiseau.

— Le Musée du Louvre va bientôt s'agrandir de toute la partie du
Louvre comprise entre le pont des Saints-Pères et le pavillon de Flore.
Cette partie importante du palais, presque complètement évacuée par les
 
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