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Instytut Historii Sztuki <Posen> [Hrsg.]
Artium Quaestiones — 9.1998

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Rozprawy
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Kowalski, Jacek: Wizerunki architektury w Liście prezbitera Jana: tradycja literacka a rzeczywistość architektoniczna
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https://doi.org/10.11588/diglit.28184#0053
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WIZERUNKI ARCHITEKTURY W LIŚCIE PREZBITERA JANA

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Jerusalem Celeste. II n’est pas ąuestion de 1’imitation directe, mais si dans de nom-
breuses descriptions de l’epoque on a affaire a la profusion des pierres precieuses, el-
les sont traitees ici, eomme dans YApocalypse, comme le materiau elementaire de con-
struction et sont systematiąuement rangees dans 1’ordre mathematiąue. Ceci
distingue cette description parmi d’autres qui lui sont contemporaines. Le nombre et
la formę des etages sont pourtant significatifs. La tour se trouve sur un seul pilier et
s’elargit au fur et a mesure qu’elle grandit, de faęon qu’a chaque etage le nombre de
piliers se double. Ensuite, elle se retrecit de la meme maniere et le nombre de piliers
va se reduisant a chaque etage de telle faęon qu’au sommet il n’y a qu’un seul pilier.
Ce concept introduit une division symetrique, ideale de la construction a plan centre
parfaitement symetrique. C’est sans doute une allusion au role du miroir qui montre
un reflet symetrique du monde: speculum mundi.
Dans les versions ulterieures de la Lettre, en prose, ces descriptions sont 1’objet
d’importants remaniements et transformations. Les mutations de 1’iconosphere du
XII® siecle franęais y ont trouve leur reflet. D’un cóte, c’etaient les transformations -
ou la persistance — de la tradition litteraire qui formait cette partie de 1’iconosphere,
qui n’avait jamais traverse le seuil qui separait notre univers interieur de l’univers
de nos reves et de nos hallucinations. D’autre part, la realite materielle, y compris la
litterature, se transformait aussi.
Le prototype de la Lettre etait immerge dans la tradition litteraire et ne cherchait
pas d’autres explications rationnelles pour la description des batiments que celles
que lui foumissait la tradition. Ainsi, sans reflechir trop, il decrivait 1’interieur
hemietique, eclaire par la lumiere des bijoux resplendissants. Le nombre de piliers et
les proportions des batiments, leur caractere merveilleux et invraisemblable, etait
l’effet des modeles presents dans les oeuvres litteraires contemporaines et plus an-
ciennes. A 1’aide de ces modeles, en les modifiant legerement, sans pour autant les
rendre vraisemblables, 1’auteur composait la residence du pretre Jean sous 1’angle de
la serie flance qu’il proj etait en renouant avec 1’architecture et l’etiquette courtoise du
Grand Palais de Constantinople.
Cependant le rapport entre la description et 1’image reelle du Grand Palais res-
semblait aux rapports entre les descriptions de la Jerusalem Celeste et ses figura-
tions symboliques. Car si nous posons la question de la concretisation possible du pa-
lais du pretre Jean par les destinataires contemporains, il peut se reveler que meme
si 1’image concretisee pouvait faire appel aux elements connus (colonnes, voute, mar-
bre, pierres precieuses), elle faisait penser aux modeles litteraires ou il fallait la
reinventer (la description etant fantastique, irreelle et en meme temps detaillee, limi-
tant par la la fantaisie du destinataire). Ceux qui connaissaient le Grand Palais
pouvaient se le rappeler de faęon tres generale, comme une image parallele, concu-
rentielle mais non identique. La lecture anterieure des vision.es stimulait ici la
concretisation.
Mais voila une dizaine ou quelques dizaines d’annees se sont ecoulees, les gouts
des lecteurs, en 1’occurence des copistes, ont change. Les images litteraires tradition-
nelles ont aussi change leur role, comme si elles devaient exprimer quelque chose
d’autre, comme si lliorizon d’attente changeait. II s’agirait peut-etre de la plus gran-
dę «veracite»; ceci expliquerait 1’influence specifique de 1’architecture contemporaine
sur les descriptions. L’exigence de la yeracite pourrait etre portee par la prose qui
 
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