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Instytut Historii Sztuki <Posen> [Hrsg.]
Artium Quaestiones — 9.1998

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Rozprawy
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Kowalski, Jacek: Wizerunki architektury w Liście prezbitera Jana: tradycja literacka a rzeczywistość architektoniczna
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https://doi.org/10.11588/diglit.28184#0052
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JACEK KOWALSKI

repartition, conforme aux «trois fonctions» de Georges Dumezil, est bien inscrite dans
les batiments qui font partie du palais de Jean: dans le palais «quotidien» Jean prend
des repas et fait des enfants, sur la place avoisinant avec la tour a miroir il regarde
les duels; en passant au deuxieme palais il entretient des contacts avec Dieu et il
fournit une nourriture spirituelle a son peuple.
Le premier palais n’est pas decrit de faęon detaillee; le contexte fait penser qu’il
est longitudinal (deux cretes se trouvent sur les parties opposees du toit), il ressemb-
le donc a ceux de la chanson de geste. Cependant le second palais se distingue par
son originalite. II est polygonal ou rond, couvert de coupole, sans fenetres, n’est pas
lung, mes est halt (v. 953). II est eclaire seulement par la lumiere des escarboucles
places sur cinquante colonnes dorees, disposees dans chaque coin. Ce palais a ete bati
sur 1’ordre de Dieu. Seul le seigneur peut y sejoumer, quand il s’y plait; les serviteurs
peuvent y acceder seulement pendant les grandes fetes pour entendre un enseigne-
ment de la bouche de leur monarque. Qui se trouve au palais, n’a pas faim et ne
mourra pas le jour de son passage au palais.
La description detaillee de 1’espace circulaire, central ou polygonal - le texte
suggere l’existence de cinquante angles - etait un procede tout-a-fait nouveau dans la
litterature franęaise. On peut trouver des affinites lointaines (le palais de Hugues
dans le Pelerinage de Charlemagne) ou plus proches (les batiments de Fau-dela dans
les Vision.es) dans la litterature et dans les constructions des batiments memes qui
avaient pu inspirer 1’auteur de la Lettre.
Chrysotriclinos, construit a Constantinople par 1’empereur Justin II (565-578),
etait un prototype important pour la description du second palais du pretre Jean (il
en etait pareil avec le palais du roi Hugues dans le Pelerinage de Charlemagne). Les
descriptions des ceremonies dans la Lettre semblent renouer avec l’etiquette courtoise
byzantine, tres compliquee. Les batiments qui forment la residence du roi Jean (pa-
lais, tempie, «stade» ou se passent les duels, tour a miroir comme variante de la lan-
terne) font penser au complexe du Grand Palais. L’idee du plan central a peut-etre
evoque dans la memoire de 1’auteur des associations a provenance byzantine, par
contrę le desir de presenter a 1’empereur (auquel la Lettre a ete dediee) quelque chose
de plus immense que son propre palais a produit d’autres analogies. Par ailleurs, la
description degage la symbolique cosmique du batiment (la voute est comparee au
ciel etoile), proche de la symbolique des batiments byzantins.
La description detaillee de la merveilleuse tour a miroir possede sa propre source
et des references dans la litterature contemporaine et plus ancienne. Dans le traite
de Bede le Venerable sur les sept merveilles du monde, on trouve un paragraphe
consacre au tempie de Dianę qui se sert du meme concept du batiment s’elargissant
vers le haut. Le miroir pose sur la tour ou l’on peut voir des armees ennemis n’a pas
ete non plus invente par 1’auteur de la Lettre. C’est un des motifs litteraires, tres cou-
rants au milieu du XII® siecle et dont il est impossible d’etablir 1’auteur. La significa-
tion du miroir decrit dans la Lettre n’est pas reservee seulement a sa fonction; son
sens consiste a faire appel a d’autres miroirs fabriques pour la ville de Romę ainsi
que pour ou bien par les eminents heros - Alexandre le Grand, Virgile. II est
egalement lie a la legende de la lanterne d’Alexandrie sur laquelle se trouvait, selon
certains auteurs, un miroir pareil qu’on rattachait a la personne d’Alexandre. En
meme temps s’impose la comparaison de la tour qui se trouve devant le palais avec la
 
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