Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Ballu, Albert
Les ruines de Timgad (antique Thamugadi) (Band 3): Sept années de découvertes (1903 - 1910) — Paris, 1911

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.17124#0098
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
MAISONS

Certes le style de ce texte épigraphique est ampoulé,
prétentieux et immodeste à l'excès, mais il caractérise bien
son époque, qui n'était plus celle des belles années de l'em-
pire romain.

Il nous reste à parler des latrines placées, comme nous
l'avons dit précédemment, à droite de l'entrée.

Ici, comme dans nombre de constructions privées de
Timgad, nous voyons un propriétaire aux idées nouvelles
qui, décidé à rompre avec les coutumes de ses prédécesseurs
dont les habitations étaient dépourvues de lieux d'aisances,
et ne voulant plus s'astreindre à se servir des latrines publi-
ques de la ville (i) ou de celles installées dans les nombreux
bains publics, prend le parti d'en construire pour son usage
personnel non pas dans l'intérieur de sa demeure où la ven-
tilation aurait pu laisser à désirer, mais au moyen d'une
emprise sur la voie, avec un sans-gêne qui ne laisse pas que
de nous surprendre.

Certes, à la basse époque où ces additions ont été effec-
tuées, le service de la voirie devait être considérablement
relâché pour qu'on permît aux particuliers d'agir avec une
semblable désinvolture, et de prendre une partie de terrain
réservée à la circulation.

Quoi qu'il en soit, les cabinets qui nous occupent sont
très soigneusement aménagés. Larges de 2 m. 40 sur 1 m. 65
de long, ils sont garnis de cinq sièges en pierre percés de
trous de o m. 18 de diamètre; il fallait que la famille fût
bien nombreuse pour qu'on trouvât nécessaire de réserver à
la fois cinq places dans un pareil endroit ! Quelque étonnante
que soit cette disposition, il n'est pas loisible d'en discuter
la réalité.

Il est possible même que la famille ou des invités se
soient à dessein réunis dans cet endroit, comme dans une
salle à manger. Cette coutume existait bien, au commence-
ment du siècle dernier, dans certaines parties de la France!

Sous les sièges, un canal, dont les parois ont conservé
leur enduit, entraînait liquides et matières dans l'égout de
la rue. Au milieu du dallage de la pièce, une cuvette recevait
de l'eau courante pour le lavage individuel, et cette eau
s'écoulait par un trop-plein de telle sorte que la cuvette fût
toujours remplie.

(1} Les Ruines de Timgad, page 112.
 
Annotationen