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Ballu, Albert
Les ruines de Timgad (antique Thamugadi) (Band 3): Sept années de découvertes (1903 - 1910) — Paris, 1911

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https://doi.org/10.11588/diglit.17124#0137
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THERMES DES FILADELFES

107

Un très riche ensemble de motifs d'ornements multico-
lores sur fond blanc encadre un tableau de 1 m. 40 de haut sur
o m. 94 de large. Les ornements se répétant six fois dans le
sens de la longueur et trois fois dans celui de la largeur don-
nent assez bien l'idée de ces dessins de faïences que les
Persans ont si bien développés plus tard en s'inspirant des
Romains: ce sont des motifs de fleurs mélangés avec des
formes géométriques, des feuillages, des rinceaux dans les
combinaisons desquels l'œil se perd en rêvant et en cherchant
à démêler ou à analyser les combinaisons voulues par l'artiste
auquel sont dues ces compositions charmantes.

Au-dessus du tableau, une inscription (1):

FILADELFIS VITA
» Vivent les Filadelfes! »

en occupe toute la largeur et nous renseigne immédiatement
sur le nom de la Société à qui appartenait l'établissement.

Au-dessous des lettres on voit deux personnages au mi-
lieu desquels monte un arbre, probablement un laurier. La
figure de droite représente un homme debout; un manteau,
flottant au vent, s'enroule autour de ses reins juste pour cacher
la partie délicate de sa nudité qui, à part ce détail, est entière.
Il en est de même pour l'autre figure, une femme à genoux
cherchant à se protéger au moyen de la main gauche contre
l'attaque de l'homme armé d'un bâton. Un tambourin est
devant elle, à terre; elle le retient de la main droite.

Il avait d'abord été question de voir dans cette scène le
châtiment de la ménade Ambrosia (2) par le roi de Thrace,
Lycurgue, qui ayant interdit dans ses états la célébration
des mystères de Bacchus, surprendrait la coupable en train
d'enfreindre sa loi. Ce sujet a été en effet représenté d'une
façon analogue a Narbonne(3) dans une mosaïque du musée.
La punition de Lycurgue fait aussi le sujet d'une mosaïque
découverte à Herculanum et conservée au musée de Na-
ples (4). Le tympan que tient la nymphe donne une vrai-
semblance à l'identification de cette scène, mais d'autre part
le bâton est un bâton de berger; la jeune fille tombée sur les

(1) Hauteur des lettres : o m. 11.

(2) Qui a donné son nom à l'ambroisie.

(3) Bulletin de la Commission Archéologique île Narhontic, 1891, planches Rioli.

(4) D. Monaco, Catalogue du Musée de Naples, page 28.
 
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