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Ballu, Albert
Les ruines de Timgad (antique Thamugadi) (Band 3): Sept années de découvertes (1903 - 1910) — Paris, 1911

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https://doi.org/10.11588/diglit.17124#0157
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I2Ô

SEPT ANNÉES DE DÉCOUVERTES A TIMGAD

nent au centre de chacun d'eux un quadrilatère curviligne
encadrant un motif en croix. Au milieu du carré se détache
une femme nue assise dont la tête est coiffée de bandelettes
rouges qui maintiennent des cheveux noirs. Le bras droit
coudé, elle appuie la main au-dessous des seins; de la main
gauche, elle maintient sur son genou un panier circulaire
avec anse relevée. Les jambes sont allongées horizontale-
ment; le modelé est très soigné et d'un bon éclairage. Le pied
gauche est caché par la jambe droite.

La deuxième mosaïque, qui nous est apparue d'abord
sous une mince couche d'un enduit très dur produit par le
séjour de plusieurs siècles sous la terre, semblait ruinée; nous
eûmes l'idée de faire passer cet enduit à la pierre ponce, per-
suadé que nous retrouverions la mosaïque intacte. L'événe-
ment a immédiatement justifié nos prévisions et le seuil de la
porte, par laquelle communiquent les deux tepidaria, nous a
donné un sujet pornographique, le premier rencontré jus-
qu'ici à Timgad.

C'est un nègre, aux cheveux crépus, à l'œil blanc et au
nez épaté, esclave employé aux bains, qui porte sur l'épaule
droite une pelle à feu, de forme carrée, sur le plat de laquelle
on aperçoit des parties de métal rougies par la flamme. La
main droite tient l'extrémité du manche de la pelle dont la
position est horizontale.

Sa physionomie exprime la gaieté; il marche, la jambe
gauche en avant; le pied droit sensiblement relevé, la pointe
en bas. De la main gauche il tient un énorme phallus duquel
s'échappe un jet brisé par suite du mouvement de la marche.
Cette mosaïque, sur fond blanc, affectant un carré de o m. 80
de côté, est encadrée de noir. La coloration de la figure est
accentuée: les formes des bras et des jambes sont d'un dessin
très pur.

La troisième mosaïque, seuil de la baie du tepidarium
qui s'ouvre sur la salle des pas perdus, est exclusivement
ornementale. Elle représente, toujours sur un fond blanc, un
motif de feuilles en croix avec, aux quatre angles, cette sorte
d'égide qu'on trouve si souvent dans la décoration romaine
d'Afrique.
 
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