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%$z CEREMONIES, MCEURS ET COUTUMES
siéges & sur les bancs. Souvent les poings se mettent de la partie : les ensans aug- -
mentent le carillon b èc le peuple, dont la dévotion eft presque toujours opposée aux
lumières du bon sens, prend allez de godtà ce bruit pour ne pas le sinir si-tôt. Un
Acolyte l'arrête, en montrant le Cierge qu'il avoit caché sous l'Autel. C'eft le signal
du silence.
Le Pape assilie aux Ténèbres en Chape rouge, & le capuchon renverfé sur la tête.
La Croix ne marche pas devant lui. Les Eminences, qui sont en violet , ne lui font
ni l'obédience , ni l'Assistance à l'Autel.
A cette Description nous allons joindre quelques remarques pour l'Inftruétion du
Lecteur. Elles rouleront i. sur le nombre des Cierges que doit porter le Chandelier
triangulaire; 2. sur la raison de les éteindre l'un après l'autre, en sorte qu'à la sin de
l'Office on se trouve dans les ténèbres ; 3. sur le bruit dont ces Ténèbres sont
suivies.
A l'égard du nombre des Cierges, plusieurs y cherchent du Myftére; & on peut
en esfet y en trouver, puisque quelques Rituels appellent ces Cierges Candelœ myjïe'
riales. Cependant il ne paroit point que l'Eglise elle-même y attache aucune idée
mystérieuse, puisque son usage n'est point uniforme dans le nombre de ces Cierges,
ce qui seroit nécessaire pour fonder le Myftére. En esset dans quelques Eglises on
ne le sert que de neuf Cierges, dans d'autres de douze , de treize , de quinze , de
vingt-quatre, de vingt-cinq, de vingt-six, de quarante quatre, 6cc. Il saudroit certai-
nement avoir l'imagination sort fertile en allégories, pour trouver du myftére dans
tous ces nombres disférens. Disons donc que le nombre de ces Cierges eft purement
arbitraire, & que chaque Eglise suit sur cela son ancien usage.
Pour ce qui est de l'extin&ion de ces Cierges, on sçait, (a) dit Dom de Vert, que
l'Osfice qui autrefois se commençoit à minuit dans ces trois jours, comme dans tous
les autres jours Solemnels de l'année, smistbit à peu près au jour, & fur les trois ou
quatre heures du matin. Alors donc on éteignoit toutes les lumières, & jufqu'aux
lampes, comme inutiles. " Ces trois jours-là, dit l'Ordre Romain, on tue pendant
» Matines tous les Cierges, & pendant Laudes toutes les Lampes, ensorte que la
» dernière soit tuée au Bencditîus. " Dans la suite cet Osfice du Jeudi, du Vendredi
& du Samedi saint, avancé de quelques heures, même en quelques Eglises anticipé
dès la veille , comme cela se pratique aujourd'hui prefque par tout, excepté chez
les Chartreux, & dans quelques autres Eglifes ou Communautés, & toujours accom-
pagné du luminaire accoutumé, sinissoit au contraire dans la profonde nuit -, ce qui
rendoit alors la lumière absolument nécesfaire, sur tout à la sin de Laudes. Cepen-
dant comme on ne s'avifè guéres d'innover sur ces sortes de pratiques, on continua
d'éteindre généralement tous les Cierges, comme on saifoit au tems même que l'Of-
fice commencé à minuit sinifloit vers la pointe du jour. Et parce qu'alors on éteignoit
ces Cierges peu à peu, & à mefure que le jour approchoit, on obfèrva d'abord, pour
garder dans cette extinction quelque ordre 8c quelque égalité, d'en éteindre une
partie à chaque Nocturne. Pour saire même lachofe avec Cérémonie/ car dans l'Eglife
tout fe sait en Cérémonie) on détermina de les éteindre un à un, ôc cela dans quelques
Eglifes à chaque Pfeaume > dans d'autres à chaque Antienne, ou à chaque Leçon,
&c. fuivant le nombre des cierges. Mais le fort de l'extinction tomba principalement
sur la sin de Laudes ; ce qui se pratique encore chez les Chartreux &c dans tout
l'Ordre de Cîteaux; à Notre Dame de Paris, où pendant le Cantique de Laudes
on éteint tous les cierges de la grosse Lampe, au Lauâate ceux des petites, ôc au
JBenediBus ceux de l'Autel ; ôc à Tours où l'on ne diminue' le luminaire qu'au der-
nier Pfeaume de Laudes, ce qui se pratique dans cette Eglife tous les jours de l'an-
née. Il paroîc fur tout qu'on assecta d'éteindre tous les cierges au Benedictus, ôc de
réciter ce Cantique au milieu des ténèbres, jusques là que le cierge qu'on réservoit pour
la fin, fut même entièrement caché depuis l'extinction du refte du luminaire -, ensorte que
cette lumière venant à paroître au milieu des ténèbres, exprimoit merveilleufement
au goût de ces tems4à ces derniers mots du Bcneâiïius, qui terminoit l'Ofsice, (b)
Eclairez^ceux qui font dans les ténèbres, & dans l'ombre de la mort, De-là vient que tout
ce qui fe récitoit depuis le Bencditîus jusqu'à la fin de l'Ofsice, étoit nommé ténè-
bres 5 ce qui dans la fuite donna le nom à l'Ossice entier.
Que fi l'on demande à quoi fert ce cierge allumé qu'on remontre à la fin, je ré-
pons que dans certaines Eglifes il fervoit à éclairer pour lire la Collecte, comme

(a) Exslic, dés Cérém. Toai. II. p. S 2,. & (mv Amortis sedent.
I b ) llluminare his qui in tenebris & in umbra \
 
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