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Jullian, Camille: Notes sur l'armée d'Afrique: sous le bas empire
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L'ARMÉE D'AFRIQUE SOUS LE BAS EMPIRE
longtemps, remportant, si l'on en croit son panégyriste, de nom-
breuses et éclatantes victoires. Il n'en repartit que vers l'an 303,
date de son triomphe (1), et il semble y être retourné aussitôt (2).
De 304 à 312, il n'est guère question des affaires militaires de
la Maurétanie. Loin d'y envoyer des troupes, Maxence en fit
venir, et, dans l'armée qui combattait à Ponte-Molle, des soldats
maures se trouvaient à côté des cohortes prétoriennes (3).
On ne peut donc placer qu'à une seule époque l'envoi de
troupes prétoriennes en Afrique, sous l'empereur Maximien.
Sans doute, les cohortes du prétoire l'ont accompagné en 297
dans son expédition de Maurétanie. C'était assez l'habitude des
empereurs de confier à leurs prétoriens les expéditions les plus
délicates : dans les cas extrêmes, c'était la garde qui donnait.
Tibère envoie les meilleurs de ses prétoriens à son fils Drusus,
menacé par la révolte des légions (4); sous Domitien, c'est le
préfet du prétoire qui porte le poids de la guerre de Dacie (5).
En 269, pendant que Claude le Gothique fait la guerre sur les
bords du Danube, un détachemeut de prétoriens occupe la
Gaule narbonnaise (6). Dans une inscription non datée, mais
qui semble bien du rae siècle, il est question d'un tribun des
cohortes prétoriennes qui part pour réprimer la révolte des
Gaulois, profwiscens ad opprimendam factionem Gallicanam (7).
D'ailleurs, à moins de cas exceptionnels, les prétoriens ne
quittent pas l'empereur. Ils accompagnent Caligula à Pouzzoles
et sur les bords du Rhin; ils sont avec Néron à Corinthe, avec
Othon à Bedriacum. Peut-on supposer que Maximien soit parti
pour l'Afrique sans avoir avec lui les cohortes prétoriennes?
A Rome, elles constituaient un danger; en Afrique, elles étaient
d'un grand secours.
Nous supposons donc qu'elles sont demeurées avec lui en
Afrique de 297 à 304, et qu'il faut placer entre ces deux dates
extrêmes l'inscription de Vincentius.
Camille Jullian.
(1) Lenain de Tillemont, IV, p. 47.
(2) Corpus, VIII, 8836.
(3j Lactance, De mortibus persecutorum, 44 : Suum proprium [exercitum Ma-
xentius] de Mauris atque Itglis nuper extraxerat.
(4) Tacite, Annales, 1, 24.
(5) Suétone, Vita Domitiani, 6.
(6) Bulletin épigraphique de la Gaule, I, p. 4 —: Corpus, XII, 2228 (cf. Ephe-
meris epigrapkica, V, p. 121).
0) Corpus, III, 4037.
L'ARMÉE D'AFRIQUE SOUS LE BAS EMPIRE
longtemps, remportant, si l'on en croit son panégyriste, de nom-
breuses et éclatantes victoires. Il n'en repartit que vers l'an 303,
date de son triomphe (1), et il semble y être retourné aussitôt (2).
De 304 à 312, il n'est guère question des affaires militaires de
la Maurétanie. Loin d'y envoyer des troupes, Maxence en fit
venir, et, dans l'armée qui combattait à Ponte-Molle, des soldats
maures se trouvaient à côté des cohortes prétoriennes (3).
On ne peut donc placer qu'à une seule époque l'envoi de
troupes prétoriennes en Afrique, sous l'empereur Maximien.
Sans doute, les cohortes du prétoire l'ont accompagné en 297
dans son expédition de Maurétanie. C'était assez l'habitude des
empereurs de confier à leurs prétoriens les expéditions les plus
délicates : dans les cas extrêmes, c'était la garde qui donnait.
Tibère envoie les meilleurs de ses prétoriens à son fils Drusus,
menacé par la révolte des légions (4); sous Domitien, c'est le
préfet du prétoire qui porte le poids de la guerre de Dacie (5).
En 269, pendant que Claude le Gothique fait la guerre sur les
bords du Danube, un détachemeut de prétoriens occupe la
Gaule narbonnaise (6). Dans une inscription non datée, mais
qui semble bien du rae siècle, il est question d'un tribun des
cohortes prétoriennes qui part pour réprimer la révolte des
Gaulois, profwiscens ad opprimendam factionem Gallicanam (7).
D'ailleurs, à moins de cas exceptionnels, les prétoriens ne
quittent pas l'empereur. Ils accompagnent Caligula à Pouzzoles
et sur les bords du Rhin; ils sont avec Néron à Corinthe, avec
Othon à Bedriacum. Peut-on supposer que Maximien soit parti
pour l'Afrique sans avoir avec lui les cohortes prétoriennes?
A Rome, elles constituaient un danger; en Afrique, elles étaient
d'un grand secours.
Nous supposons donc qu'elles sont demeurées avec lui en
Afrique de 297 à 304, et qu'il faut placer entre ces deux dates
extrêmes l'inscription de Vincentius.
Camille Jullian.
(1) Lenain de Tillemont, IV, p. 47.
(2) Corpus, VIII, 8836.
(3j Lactance, De mortibus persecutorum, 44 : Suum proprium [exercitum Ma-
xentius] de Mauris atque Itglis nuper extraxerat.
(4) Tacite, Annales, 1, 24.
(5) Suétone, Vita Domitiani, 6.
(6) Bulletin épigraphique de la Gaule, I, p. 4 —: Corpus, XII, 2228 (cf. Ephe-
meris epigrapkica, V, p. 121).
0) Corpus, III, 4037.