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DE J. J. BARTHELEMY.

XIX

une visite que ma mère alla faire à ses parens,
elle accoucha de moi le 20 janvier 1716. Je fus,
bientôt après, transporté àAubagne, où je passai
mon enfance.
Je perdis, à l’âge de quatre ans, ma mère, très-
jeune encore. Ceux qui bavaient connue me la
dépeignaient comme une femme aimable, qui avait
des talens et de l’esprit. Je n’eus pas le bonheur
de profiter de ses exemples ; mais j’eus plus d’une
fois la douceur de la pleurer : mon père, incon-
solable, me prenait chaque jour, soir et matin,
par la main, pendant un séjour que nous fîmes à
la campagne, et me menait dans un endroit soli-
taire : là il me faisait asseoir auprès de lui, fondait
en larmes, et m’exhortait à pleurer la plus tendre
des mères. Je pleurais, et je soulageais sa douleur.
Ces scènes attendrissantes, et pendant long-temps
renouvelées, firent sur mon cœur une impression
profonde, qui ne s’en est jamais effacée.
Ma mère avait laissé deux fils et deux filles.
Jamais famille ne fut plus unie et plus attachée à
ses devoirs. Mon père avait tellement obtenu l’es-
time de ses concitoyens, que le jour de sa mort
fut un jour de deuil pour toute la ville : celle de
mon frère produisit dans la suite le même effet;
et quand j’ai vu cette succession de vertus passer
à ses enfans, je n’ai pas eu la vanité de la nais-
sance, mais j’en ai eu l’orgueil, et je me suis dit
 
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