Ixxiv
MÉMOIRES SUR LA VIE
SECOND MÉMOIRE.
CABINET DES MÉDAILLES.
-Dès que j’eus la garde du cabinet des médailles ,
je m’occupai des moyens de le rendre aussi utile
qu’il pouvait l’être.
i° Un pareil dépôt ne peut pas être public.
Comme les médailles sont rangées sur des cartons,
et que plusieurs personnes y portent les mains à
la fois, il serait facile d’en enlever quelques-unes,
ou de substituer à des médailles précieuses des mé-
dailles fausses ou communes. Malgré cet inconvé-
nient, je rendis le cabinet plus accessible , mais je
ne fixai pas, dans la semaine , de jour où tout le
monde pût venir le voir. Quand un particulier se
présentait, ou seul, ou accompagné d’un ou deux
amis , il était admis sur-le-champ. Si un savant, un
artiste, un étranger demandait plusieurs séances,
je ne les ai jamais refusées. A l’égard des compa-
gnies, j’exigeais d’être averti d’avance, et je leur as-
signais des jours différens; par là j’écartais la foule
et ne refusais personne. Malgré ces précautions ,
je fus souvent assailli de groupes très-nombreux,
et je n’avais d’autre ressource, après m’en être
MÉMOIRES SUR LA VIE
SECOND MÉMOIRE.
CABINET DES MÉDAILLES.
-Dès que j’eus la garde du cabinet des médailles ,
je m’occupai des moyens de le rendre aussi utile
qu’il pouvait l’être.
i° Un pareil dépôt ne peut pas être public.
Comme les médailles sont rangées sur des cartons,
et que plusieurs personnes y portent les mains à
la fois, il serait facile d’en enlever quelques-unes,
ou de substituer à des médailles précieuses des mé-
dailles fausses ou communes. Malgré cet inconvé-
nient, je rendis le cabinet plus accessible , mais je
ne fixai pas, dans la semaine , de jour où tout le
monde pût venir le voir. Quand un particulier se
présentait, ou seul, ou accompagné d’un ou deux
amis , il était admis sur-le-champ. Si un savant, un
artiste, un étranger demandait plusieurs séances,
je ne les ai jamais refusées. A l’égard des compa-
gnies, j’exigeais d’être averti d’avance, et je leur as-
signais des jours différens; par là j’écartais la foule
et ne refusais personne. Malgré ces précautions ,
je fus souvent assailli de groupes très-nombreux,
et je n’avais d’autre ressource, après m’en être