DE J. J. BARTHELEMY. XCJ
divers gouvernemens qui la partageaient, et de la
nature du climat. Dans chaque état, les capitales,
et même des villes moins considérables étaient ex-
trêmement avides d’instruction et de gloire : elles
offraient presque toutes, aux astronomes, des ob-
servatoires; aux anatomistes, des amphithéâtres;
aux naturalistes, des jardins de plantes; à tous les
gens de lettres, des collections de livres, de mé-
dailles et de monumens antiques; à tous les genres
de connaissances, des marques éclatantes de con-
sidération, de reconnaissance et de respect.
Quant au climat, il n’est pas rare de trouver
dans cette contrée des imaginations actives et fé-
condes, des esprits justes, profonds, propres à con-
cevoir de grandes entreprises, capables de les mé-
diter long-temps, et incapables de les abandonner
quand ils les ont bien conçues. C’est à ces avan-
tages et à ces qualités réunies que l’Italie dut cette
masse de lumières et de talens qui en quelques
années l’éleva si fort au-dessus des autres contrées
de l’Europe.
J’ai placé l’Arioste sous le pontificat de Léon X ;
j’aurais pu mettre parmi les contemporains de ce
poète Pétrarque, quoiqu’il ait vécu environ cent
cinquante ans avant lui, et le Tasse, qui naquit
onze ans après; le premier, parce que ce ne fut
que sous Léon X que ses poésies italiennes, ou-
bliées presque dès leur naissance, furent goûtées,
divers gouvernemens qui la partageaient, et de la
nature du climat. Dans chaque état, les capitales,
et même des villes moins considérables étaient ex-
trêmement avides d’instruction et de gloire : elles
offraient presque toutes, aux astronomes, des ob-
servatoires; aux anatomistes, des amphithéâtres;
aux naturalistes, des jardins de plantes; à tous les
gens de lettres, des collections de livres, de mé-
dailles et de monumens antiques; à tous les genres
de connaissances, des marques éclatantes de con-
sidération, de reconnaissance et de respect.
Quant au climat, il n’est pas rare de trouver
dans cette contrée des imaginations actives et fé-
condes, des esprits justes, profonds, propres à con-
cevoir de grandes entreprises, capables de les mé-
diter long-temps, et incapables de les abandonner
quand ils les ont bien conçues. C’est à ces avan-
tages et à ces qualités réunies que l’Italie dut cette
masse de lumières et de talens qui en quelques
années l’éleva si fort au-dessus des autres contrées
de l’Europe.
J’ai placé l’Arioste sous le pontificat de Léon X ;
j’aurais pu mettre parmi les contemporains de ce
poète Pétrarque, quoiqu’il ait vécu environ cent
cinquante ans avant lui, et le Tasse, qui naquit
onze ans après; le premier, parce que ce ne fut
que sous Léon X que ses poésies italiennes, ou-
bliées presque dès leur naissance, furent goûtées,