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C MÉMOIRES SUR LA VIE
état de la résoudre. Je fais dire à Anacharsis : « Pen-
te dant que j étais à Sparte, l’ordre des fortunes
« avait été dérangé par un décret de l’éphore Épi-
ce tadès, qui voulait se venger de son fils ; et comme
« je négligeai de m’instruire de leur ancien état, je
« ne pourrai développer les vues du législateur
« qu’en remontant à ses principes, » Ici viennent
quelques réflexions que mon voyageur propose
comme de simples conjectures.
Quand de pareilles modifications ne m’ont pas
suffi, j’ai gardé le silence, tantôt sur des usages
qui n’étaient attestés que par un écrivain trop
postérieur au siècle où je suppose que vivait
Anacharsis, tantôt sur des faits qui, malgré mes
efforts , me laissaient encore des incertitudes. Ces
sacrifices ont passé auprès de quelques personnes
pour des omissions , et on m’a demandé pourquoi
je ne m’étais pas expliqué sur certains objets ; pour-
quoi , par exemple, n’avoir pas fait mention de la
prétendue loi des Crétois qui permettait l’insur-
rection du peuple quand il se croyait opprimé.
Montesquieu l’a cité d’après Aristote ; mais Mon-
tesquieu s’est trompé. Aristote parle en effet de
cette insurrection, mais comme d’un abus qui n’é-
tait nullement autorisé par les lois. En général, il
était important pour moi de tout discuter, et en-
core plus de ne pas toujours prononcer.
2°. J’avais un autre inconvénient à redouter, le
 
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