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DE LA GRÈCE, PART. II, SECT. I. T^I
entière liberté lui eussent permis d’agir puissam-
ment sur les mœurs des Athéniens. Sans cela ,
tous les dons du génie réunis dans un législateur
ne pouvaient empêcher Pisistrate d’étre le plus
séducteur des hommes, et les Athéniens le peuple
le plus facile à séduire : ils ne pouvaient pas faire
que les brillans succès des journées de Mara-
thon, de Salamine et de Platée ne remplissent
d’une folle présomption le peuple de la terre qui
en était le plus susceptible.
Par les effets que produisirent les institutions
de Solon, on peut juger de ceux qu’elles auraient
produits en des circonstances plus heureuses.
Contraintes sous la domination des Pisistratides ,
elles opéraient lentement sur les esprits, soit par
les avantages d’une éducation qui était alors com-
mune, et qui ne l’est plus aujourd’hui soit par
l’influence des formes républicaines, qui entre-
tenaient sans cesse l’illusion et l’espérance de la
liberté. A peine eut-on banni ces princes , que la
démocratie se rétablit d’elle-même , et que les
Athéniens déployèrent un caractère qu’on ne
leur avait pas soupçonné jusqu’alors. Depuis cette
époque jusqu’à celle de leur corruption, il ne
s’est écoulé qu’environ un demi-siècle ; mais,
dans ce temps heureux, on respectait encore les
lois et les vertus : les plus sages n’en parlent
1 Aristot. de rep. lib. 8, cap. i, t. 2, p. 449*
 
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