J^S INTRODUCTION AU VOYAGE
« pierai point, en vous ôtant la vie , le crime dont
« elle s’est souillée. »
Quelque temps après , Xerxès étant à Sarcles,
on découvrit trois espions athéniens qui s’étaient
glissés dans l’armée des Perses. Le roi, loin de les
condamner au supplice, leur permit de prendre
à loisir un état exact de ses forces : il se flattait
qu’à leur retour les Grecs ne tarderaient pas à
se ranger sous son obéissance h Mais leur récit
ne servit qu’à confirmer les Lacédémoniens et les
Athéniens dans la résolution qu'ils avaient prise
de former une ligue générale des peuples de la
Grèce. Us assemblèrent une diète à l’isthme de
Corinthe ; leurs députés couraient de ville en
ville, et tâchaient de répandre l’ardeur dont ils
étaient animés. La Pythie de Delphes, sans cesse
interrogée, sans cesse entourée de présens, cher-
chant à concilier l’honneur de son ministère avec
les vues intéressées des prêtres, avec les vues se-
crètes de ceux qui la consultaient, tantôt ex-
hortait les peuples à rester dans l’inaction , tantôt
augmentait leurs alarmes par les malheurs qu’elle
annonçait, et leur incertitude par l’impénétrabi-
lité de ses réponses.
On pressa les Argiens d’entrer dans la confé-
dération 2. Six mille de leurs soldats, parmi les-
quels se trouvait l’élite de leur jeunesse, venaient
’■ Herodot. lib. 7 , cap. 146.—2 Id. ibid. cap. i45.
« pierai point, en vous ôtant la vie , le crime dont
« elle s’est souillée. »
Quelque temps après , Xerxès étant à Sarcles,
on découvrit trois espions athéniens qui s’étaient
glissés dans l’armée des Perses. Le roi, loin de les
condamner au supplice, leur permit de prendre
à loisir un état exact de ses forces : il se flattait
qu’à leur retour les Grecs ne tarderaient pas à
se ranger sous son obéissance h Mais leur récit
ne servit qu’à confirmer les Lacédémoniens et les
Athéniens dans la résolution qu'ils avaient prise
de former une ligue générale des peuples de la
Grèce. Us assemblèrent une diète à l’isthme de
Corinthe ; leurs députés couraient de ville en
ville, et tâchaient de répandre l’ardeur dont ils
étaient animés. La Pythie de Delphes, sans cesse
interrogée, sans cesse entourée de présens, cher-
chant à concilier l’honneur de son ministère avec
les vues intéressées des prêtres, avec les vues se-
crètes de ceux qui la consultaient, tantôt ex-
hortait les peuples à rester dans l’inaction , tantôt
augmentait leurs alarmes par les malheurs qu’elle
annonçait, et leur incertitude par l’impénétrabi-
lité de ses réponses.
On pressa les Argiens d’entrer dans la confé-
dération 2. Six mille de leurs soldats, parmi les-
quels se trouvait l’élite de leur jeunesse, venaient
’■ Herodot. lib. 7 , cap. 146.—2 Id. ibid. cap. i45.