208 introduction au voyage
s’avancer vers l’île de Salamine, et son armée de
marcher vers l’isthme de Corinthe ’.
Cette marche produisit l’effet qu’Artémise avait
prévu. La plupart des généraux de la flotte
grecque s’écrièrent qu’il était temps d’aller au
secours du Péloponèse. L’opposition des Egi-
nètes, des Mégariens et des Athéniens fit traîner
la délibération en longueur; mais à la fin Thé-
mistocle, s’apercevant que l’avis contraire pré-
valait dans le conseil 1 2, fit un dernier effort pour
en prévenir les suites.
Un homme alla , pendant la nuita, annoncer
de sa part aux chefs de la flotte ennemie qu’une
partie des Grecs, le général des Athéniens à leur
tête , étaient disposés à se déclarer pour le roi ;
que les autres, saisis d’épouvante, méditaient une
prompte retraite; qu’affaiblis par leurs divisions ,
s’ils se voyaient tout à coup entourés de l’armée
persanne , ils seraient forcés de rendre leurs
armes, ou de les tourner contre eux-mêmes 3.
Aussitôt les Perses s’avancèrent à la faveur
des ténèbres; et, après avoir bloqué les issues par
où les Grecs auraient pu s’échapper 4, ils mirent
1 Herodot. lib. 8 , cap. 69 et 71. — 2 Lycurg. in Leocr. p. 156.
—a Dans la nuit du 19 au 20 octobre de l’an 480 avant J. C. —
3 Herodot. lib. 8, cap. 75. Diod. lib. 11 , p. i4- Plut in Theniist.
p. 118. Nep. in Themist. cap. 4- — 4 Æschyl. in Pers. v. 366.
Diod. ibid.
s’avancer vers l’île de Salamine, et son armée de
marcher vers l’isthme de Corinthe ’.
Cette marche produisit l’effet qu’Artémise avait
prévu. La plupart des généraux de la flotte
grecque s’écrièrent qu’il était temps d’aller au
secours du Péloponèse. L’opposition des Egi-
nètes, des Mégariens et des Athéniens fit traîner
la délibération en longueur; mais à la fin Thé-
mistocle, s’apercevant que l’avis contraire pré-
valait dans le conseil 1 2, fit un dernier effort pour
en prévenir les suites.
Un homme alla , pendant la nuita, annoncer
de sa part aux chefs de la flotte ennemie qu’une
partie des Grecs, le général des Athéniens à leur
tête , étaient disposés à se déclarer pour le roi ;
que les autres, saisis d’épouvante, méditaient une
prompte retraite; qu’affaiblis par leurs divisions ,
s’ils se voyaient tout à coup entourés de l’armée
persanne , ils seraient forcés de rendre leurs
armes, ou de les tourner contre eux-mêmes 3.
Aussitôt les Perses s’avancèrent à la faveur
des ténèbres; et, après avoir bloqué les issues par
où les Grecs auraient pu s’échapper 4, ils mirent
1 Herodot. lib. 8 , cap. 69 et 71. — 2 Lycurg. in Leocr. p. 156.
—a Dans la nuit du 19 au 20 octobre de l’an 480 avant J. C. —
3 Herodot. lib. 8, cap. 75. Diod. lib. 11 , p. i4- Plut in Theniist.
p. 118. Nep. in Themist. cap. 4- — 4 Æschyl. in Pers. v. 366.
Diod. ibid.