DE LA GRÈCE, PART. II, SECT. II. 22$
armée dans l’Attique, comme ils en étaient con-
venus , se fortifiaient à l’isthme de Corinthe, et
ne paraissaient attentifs qu’à la défense du Pélo-
ponèse '. Les Athéniens, alarmés de ce projet,
envoyèrent des ambassadeurs à Lacédémone, où
l’on célébrait des fêtes qui devaient durer plu-
sieurs jours : ils firent entendre leurs plaintes.
On différait de jour en jour d’y répondre. Offen-
sés enfin d’une inaction et d’un silence qui ne
les mettaient que trop en droit de soupçonner
une perfidie, ils se présentèrent pour la der-
nière fois aux éphores, et leur déclarèrent qu’A-
thènes, trahie par les Lacédémoniens , et aban-
donnée des autres alliés, était résolue de tourner
ses armes contre eux, en faisant sa paix avec les
Perses.
Les éphores répondirent que la nuit précé-
dente ils avaient fait partir, sous la conduite de
Pausanias, tuteur du jeune roi Plistarque, cinq
mille Spartiates, et trente-cinq mille esclaves ou
Ilotes armés à la légère 2. Ces troupes , bientôt
augmentées de cinq mille Lacédémoniens, s’é-
tant jointes avec celles des villes confédérées,
partirent d’Eleusis, et se rendirent en Boétie, où
Mardonius venait de ramener son armée 3.
Il avait sagement évité de combattre dans l’At-
’ Herodot. lib. 9, cap. 6. — 2 Id. ibid. cap. 11. —’ Id. ibid.
cap. 19.
armée dans l’Attique, comme ils en étaient con-
venus , se fortifiaient à l’isthme de Corinthe, et
ne paraissaient attentifs qu’à la défense du Pélo-
ponèse '. Les Athéniens, alarmés de ce projet,
envoyèrent des ambassadeurs à Lacédémone, où
l’on célébrait des fêtes qui devaient durer plu-
sieurs jours : ils firent entendre leurs plaintes.
On différait de jour en jour d’y répondre. Offen-
sés enfin d’une inaction et d’un silence qui ne
les mettaient que trop en droit de soupçonner
une perfidie, ils se présentèrent pour la der-
nière fois aux éphores, et leur déclarèrent qu’A-
thènes, trahie par les Lacédémoniens , et aban-
donnée des autres alliés, était résolue de tourner
ses armes contre eux, en faisant sa paix avec les
Perses.
Les éphores répondirent que la nuit précé-
dente ils avaient fait partir, sous la conduite de
Pausanias, tuteur du jeune roi Plistarque, cinq
mille Spartiates, et trente-cinq mille esclaves ou
Ilotes armés à la légère 2. Ces troupes , bientôt
augmentées de cinq mille Lacédémoniens, s’é-
tant jointes avec celles des villes confédérées,
partirent d’Eleusis, et se rendirent en Boétie, où
Mardonius venait de ramener son armée 3.
Il avait sagement évité de combattre dans l’At-
’ Herodot. lib. 9, cap. 6. — 2 Id. ibid. cap. 11. —’ Id. ibid.
cap. 19.