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DE LA GRÈCE, PART. II, SECT. III. 203
ture, semblait avoir agrandi son âme naturelle-
ment élevée T.
On n’était pas moins frappé de la dextérité
avec laquelle il pressait ses adversaires, et se dé-
robait à leurs poursuites : il la devait au philo-
sophe Zénon d’Elée , qui l’avait plus d’une fois
conduit dans les détours d’une dialectique cap-
tieuse pour lui en découvrir les issues secrètes 2.
Aussi l’un des plus grands antagonistes de Périclès
disait souvent : « Quand je l’ai terrassé, et que je
« le tiens sous moi, il s’écrie qu’il n’est point
« vaincu, et le persuade à tout le monde 3. »
Périclès connaissait trop bien sa nation pour
ne pas fonder ses espérances sur le talent de la
parole, et l’excellence de ce talent pour n’étre
pas le premier à le respecter. Avant que de pa-
raître en public, il s’avertissait en secret qu’il
allait parler à des hommes libres, à des Grecs, à
des Athéniens h
Cependant il s’éloignait le plus qu’il pouvait de
la tribune, parce que, toujours ardent à suivre
avec lenteur le projet de son élévation, il crai-
gnait d’effacer par de nouveaux succès l’impres-
sion des premiers, et de porter trop tôt l’admi-
ration du peuple à ce point d’où elle ne peut que
descendre. On jugea qu’un orateur qui dédai-
' Plut, in Péri cl. p. i56. —2 Id. ibid. p. i54- —3 Id. ibid. p. 156;
id. præc. ger. reip. t. 2 , p. 802. — 4 Plut, apophth. t. 2 , p. 186.
 
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