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DE LA GRÈCE, PART. II, SECT. III. 205
ou qui du moins les réunit dans un sentiment
unique.
Ce fut surtout cette illusion qui éleva Périclès,
et il sut l’entretenir pendant près de quarante
ans 1 dans une nation éclairée, jalouse de son
autorité, et qui se lassait aussi facilement de son
admiration que de son obéissance.
Il partagea d’abord sa faveur avant que de
l’obtenir tout entière. Cimon était à la tête des
nobles et des riches; Périclès se déclara pour la
multitude qu’il méprisait, et qui lui donna un
parti considérable. Cimon, par des voies légi-
times, avait acquis dans ses expéditions une for-
tune immense ; il l’employait à décorer la ville
et à soulager les malheureux. Périclès, par la
force de son ascendant, disposa du trésor public
des Athéniens et de celui des alliés, remplit
Athènes de chefs-d’œuvre de l’art, assigna des
pensions aux citoyens pauvres, leur distribua
une partie des terres conquises, multiplia les
fêtes, accorda un droit de présence aux juges,
à ceux qui assisteraient aux spectacles et à l’as-
semblée générale 2. Le peuple, ne voyant que la
main qui donnait, fermait les yeux sur la source
où elle puisait. Il s’unissait de plus en plus avec
Périclès, qui, pour se l’attacher plus fortement
1 Plut, in Pericl. p. 161. —2 Aristot. de rep. lib. 2, cap. 12, t. 2,
p. 336. Plut. ibid. p. i56 et i5y.
 
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