27O INTRODUCTION AU VOYAGE
ries qu’on se permettait contre lui sur le théâtre
ou dans la société. Mais à cette espèce de ven-
geance, qui console le peuple de sa faiblesse, suc-
cédèrent à la fin des murmures sourds et mêlés
d’une inquiétude sombre, qui présageaient une
révolution prochaine. Ses ennemis, n’osant l’atta-
quer directement, essayèrent leurs armes contre
ceux qui avaient mérité sa protection ou son
amitié.
Phidias, chargé de la direction des superbes
monumens qui décorent Athènes, fut dénoncé
pour avoir soustrait une partie de l’or dont il
devait enrichir la statue de Minerve : il se justifia,
et ne périt pas moins dans les fers. Anaxagore,
le plus religieux, peut-être, des philosophes, fut
traduit en justice pour crime d’impiété, et obligé
de prendre la fuite. L’épouse, la tendre amie de
Périclès, la célèbre Aspasie, accusée d’avoir ou-
tragé la religion par ses discours , et les mœurs
par sa conduite, plaida sa cause elle-même , et
les larmes de son époux la dérobèrent à peine à
la sévérité des juges ’.
Ces attaques n’étaient que le prélude de celles
qu’il aurait essuyées, lorsqu’un événement im-
prévu releva ses espérances , et raffermit son
autorité.
1 Diod. lib. 12, p. 95. Plut, in Pericl. p. 169. Philoch. ap. Scbol.
Aristoph. in pac. v. 6o4-
ries qu’on se permettait contre lui sur le théâtre
ou dans la société. Mais à cette espèce de ven-
geance, qui console le peuple de sa faiblesse, suc-
cédèrent à la fin des murmures sourds et mêlés
d’une inquiétude sombre, qui présageaient une
révolution prochaine. Ses ennemis, n’osant l’atta-
quer directement, essayèrent leurs armes contre
ceux qui avaient mérité sa protection ou son
amitié.
Phidias, chargé de la direction des superbes
monumens qui décorent Athènes, fut dénoncé
pour avoir soustrait une partie de l’or dont il
devait enrichir la statue de Minerve : il se justifia,
et ne périt pas moins dans les fers. Anaxagore,
le plus religieux, peut-être, des philosophes, fut
traduit en justice pour crime d’impiété, et obligé
de prendre la fuite. L’épouse, la tendre amie de
Périclès, la célèbre Aspasie, accusée d’avoir ou-
tragé la religion par ses discours , et les mœurs
par sa conduite, plaida sa cause elle-même , et
les larmes de son époux la dérobèrent à peine à
la sévérité des juges ’.
Ces attaques n’étaient que le prélude de celles
qu’il aurait essuyées, lorsqu’un événement im-
prévu releva ses espérances , et raffermit son
autorité.
1 Diod. lib. 12, p. 95. Plut, in Pericl. p. 169. Philoch. ap. Scbol.
Aristoph. in pac. v. 6o4-