338 INTRODUCTION AU VOYAGE
temples se couvrirent de peintures, les environs
de Delphes et d’Olympie de statues. Au moindre
succès, la piété, ou plutôt la vanité nationale,
payait un tribut à l’industrie, excitée d’ailleurs
par une institution cpii tournait à l’avantage des
arts. Fallait-il décorer une place, un édifice pu-
blic? plusieurs artistes traitaient le même sujet :
ils exposaient leurs ouvrages ou leurs plans, et
la préférence était accordée à celui qui réunissait
en plus grand nombre les suffrages du public b
Des concours plus solennels en faveur de la pein-
ture et de la musique furent établis à Delphes, à
Corinthe, à Athènes et en d’autres lieux. Les villes
de la Grèce qui n’avaient connu que la rivalité
des armes, connurent celle des talens : la plupart
prirent une nouvelle face, à l’exemple d’Athènes,
qui les surpassa toutes en magnificence.
Périclès, voulant occuper un peuple 2 redou-
table à ses chefs dans les loisirs de la paix, ré-
solut de consacrer à l’embellissement de la ville
une grande partie des contributions que fournis-
saient les alliés pour soutenir la guerre contre
les Perses , et qu’on avait tenues jusqu’alors en
réserve dans la citadelle. Il représenta qu’en fai-
sant circuler ces richesses, elles procureraient à
la nation l’abondance dans le moment, et une
’ Plin. lib. 36, cap. 5, t. 2,p. 726.—2 Plutarch. in Pericl. t. x.
p. i58.
temples se couvrirent de peintures, les environs
de Delphes et d’Olympie de statues. Au moindre
succès, la piété, ou plutôt la vanité nationale,
payait un tribut à l’industrie, excitée d’ailleurs
par une institution cpii tournait à l’avantage des
arts. Fallait-il décorer une place, un édifice pu-
blic? plusieurs artistes traitaient le même sujet :
ils exposaient leurs ouvrages ou leurs plans, et
la préférence était accordée à celui qui réunissait
en plus grand nombre les suffrages du public b
Des concours plus solennels en faveur de la pein-
ture et de la musique furent établis à Delphes, à
Corinthe, à Athènes et en d’autres lieux. Les villes
de la Grèce qui n’avaient connu que la rivalité
des armes, connurent celle des talens : la plupart
prirent une nouvelle face, à l’exemple d’Athènes,
qui les surpassa toutes en magnificence.
Périclès, voulant occuper un peuple 2 redou-
table à ses chefs dans les loisirs de la paix, ré-
solut de consacrer à l’embellissement de la ville
une grande partie des contributions que fournis-
saient les alliés pour soutenir la guerre contre
les Perses , et qu’on avait tenues jusqu’alors en
réserve dans la citadelle. Il représenta qu’en fai-
sant circuler ces richesses, elles procureraient à
la nation l’abondance dans le moment, et une
’ Plin. lib. 36, cap. 5, t. 2,p. 726.—2 Plutarch. in Pericl. t. x.
p. i58.