LES POTEEIES PEINTS DE l’AfRIQUE DU NORD
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est construit par les femmes pour cuire non pas tant des poteries que du pain. Il est nomme
tabouna parce qu’il est en forme de dome. Quelques-uns seulement sont assez grands pour
qu’on y puisse mettre cuire des poteries. L’informateur cite ci-dessus m’a dit que les
femmes Kroumirs tout comme celles de sa tribu fabriquent ces fours non pas avec des pierres
mais en argile, en superposant “des ronds de terre glaise gros comme une grenouille; puis
elles egalisent avec leurs mains.” Ce procede est absolument identique a celui qui sert a
faire les grands vases a grains, analogues aux pithoi cretois et grecs, appeles akoufi en
Kabylie.13
Enfin "la poterie de la Kroumirie, distincte a la fois de celle de 1’Aures et de celle de la
Kabylie, serait rouge, lissee, a ornementation reguliere, avec lignes courbes et ondulees”
comme le montrent nos deux fig. 5 et 6. x
II
Algerie
Le nombre des ateliers de poterie peinte algeriens augmente encore ici d’une maniere
appreciable, grace a mes enquetes sur place et a 1’aide de divers informateurs, soit europeens
soit indigenes. En outre, des ateliers dont on ne connaissait 1’existence que par quelques
produits recueillis plus ou moins au hasard ont ete etudies de pres, et les mecanismes de
fabrication et de peinture determines. Meme lorsque les renseignements sur cfertains ate-
liers sont insuffisants, j’ai cru utile de les citer sous la forme dans laquelle on me les a
donnes, afin de fournir des bases a des enquetes ulterieures.
Sedrata. Je ne connais les poteries de cette region que par la serie de 12 pieces con-
servee au Musee d’Alger, et pour lesquelles on est oblige de faire toutes reserves en ce qui
concerne la localisation exacte des tribus d’origine.
Ces poteries sont en terre jaunatre, lissees avec assez de soin. Le decor est noir, tirant
par endroits sur le rouge, done obtenu par un oxyde de fer qui se decompose differemment
selon le degre de cuisson et les jets de flamme.
La forme est, a ce qu’il semble, caracterisee par ceci, que les cruches ne sont pas arron-
dies, mais plutot obtenues comme par la superposition de deux troncs de cone unis par leurs
bases. Les pots a deux anses et les mannites presentent ce meme caractere. En outre,
les anses ne sont pas allongees (cylindriques ou aplaties) mais nettement semicirculaires.
Elles ne portent jamais la petite corne qu’on voit sur les produits de la plupart des autres
ateliers.
Le decor est fondamentalement une combinaison de droites avec dans les champs blancs
13 Voir Etudes d’ethnogr. alg., p. 37-38; Bertholon et Chantre, op. cit., p. 548.
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est construit par les femmes pour cuire non pas tant des poteries que du pain. Il est nomme
tabouna parce qu’il est en forme de dome. Quelques-uns seulement sont assez grands pour
qu’on y puisse mettre cuire des poteries. L’informateur cite ci-dessus m’a dit que les
femmes Kroumirs tout comme celles de sa tribu fabriquent ces fours non pas avec des pierres
mais en argile, en superposant “des ronds de terre glaise gros comme une grenouille; puis
elles egalisent avec leurs mains.” Ce procede est absolument identique a celui qui sert a
faire les grands vases a grains, analogues aux pithoi cretois et grecs, appeles akoufi en
Kabylie.13
Enfin "la poterie de la Kroumirie, distincte a la fois de celle de 1’Aures et de celle de la
Kabylie, serait rouge, lissee, a ornementation reguliere, avec lignes courbes et ondulees”
comme le montrent nos deux fig. 5 et 6. x
II
Algerie
Le nombre des ateliers de poterie peinte algeriens augmente encore ici d’une maniere
appreciable, grace a mes enquetes sur place et a 1’aide de divers informateurs, soit europeens
soit indigenes. En outre, des ateliers dont on ne connaissait 1’existence que par quelques
produits recueillis plus ou moins au hasard ont ete etudies de pres, et les mecanismes de
fabrication et de peinture determines. Meme lorsque les renseignements sur cfertains ate-
liers sont insuffisants, j’ai cru utile de les citer sous la forme dans laquelle on me les a
donnes, afin de fournir des bases a des enquetes ulterieures.
Sedrata. Je ne connais les poteries de cette region que par la serie de 12 pieces con-
servee au Musee d’Alger, et pour lesquelles on est oblige de faire toutes reserves en ce qui
concerne la localisation exacte des tribus d’origine.
Ces poteries sont en terre jaunatre, lissees avec assez de soin. Le decor est noir, tirant
par endroits sur le rouge, done obtenu par un oxyde de fer qui se decompose differemment
selon le degre de cuisson et les jets de flamme.
La forme est, a ce qu’il semble, caracterisee par ceci, que les cruches ne sont pas arron-
dies, mais plutot obtenues comme par la superposition de deux troncs de cone unis par leurs
bases. Les pots a deux anses et les mannites presentent ce meme caractere. En outre,
les anses ne sont pas allongees (cylindriques ou aplaties) mais nettement semicirculaires.
Elles ne portent jamais la petite corne qu’on voit sur les produits de la plupart des autres
ateliers.
Le decor est fondamentalement une combinaison de droites avec dans les champs blancs
13 Voir Etudes d’ethnogr. alg., p. 37-38; Bertholon et Chantre, op. cit., p. 548.