EN NUBIE, etc. 121
contre les rochers.; car le choc d'une masse
aussi pesante, pousse'e par un courant rapide',
ne pouvait que causer l'anéantissement du ba-
teau. Le câble attaché à l'arbre n'avait pas la
force d'empêcher le bateau de heurter les rocs ;
tout ce qu'il pouvait faire, c'était de ralentir un
peu la descente ; dans le cas d'un choc il aurait
été également impossible aux bateliers de ma-
nœuvrer; l'eau aurait couvert à l'instant l'embar-
cation, et l'aurait coulée bas. Ainsi tout dépendait
de l'adresse de ceux qui, placés sur le rivage ,
avaient à voir s'il fallait attirer le bateau à la
droite ou à la gauche. Je ne manquai pas de les
exhorter par la promesse de bakchis à bien faire
leur devoir. Le rays quim'avait loué le bateau ,
était comme hors de lui-même au moment de
l'expédition. Le pauvre diable ne l'avait en-
treprise , que parce qu'ayant contracté des dettes
à Assouan, et ne trouvant point de fret pour
son bateau, il avait eu un besoin pressant d'ar-
gent. Mais quand nous fûmes sur le point de
lancer le bateau sur la cataracte, il cria comme
un enfant, et me supplia de renoncer à mon
projet et de lui rendre son bateau. Me voyant
inflexible, il se jeta à terre, et ne leva les yeux que
lorsque le danger fut passé. Quand tout fut prêt,
je donnai le signal de lâcher le câble. Aussitôt
contre les rochers.; car le choc d'une masse
aussi pesante, pousse'e par un courant rapide',
ne pouvait que causer l'anéantissement du ba-
teau. Le câble attaché à l'arbre n'avait pas la
force d'empêcher le bateau de heurter les rocs ;
tout ce qu'il pouvait faire, c'était de ralentir un
peu la descente ; dans le cas d'un choc il aurait
été également impossible aux bateliers de ma-
nœuvrer; l'eau aurait couvert à l'instant l'embar-
cation, et l'aurait coulée bas. Ainsi tout dépendait
de l'adresse de ceux qui, placés sur le rivage ,
avaient à voir s'il fallait attirer le bateau à la
droite ou à la gauche. Je ne manquai pas de les
exhorter par la promesse de bakchis à bien faire
leur devoir. Le rays quim'avait loué le bateau ,
était comme hors de lui-même au moment de
l'expédition. Le pauvre diable ne l'avait en-
treprise , que parce qu'ayant contracté des dettes
à Assouan, et ne trouvant point de fret pour
son bateau, il avait eu un besoin pressant d'ar-
gent. Mais quand nous fûmes sur le point de
lancer le bateau sur la cataracte, il cria comme
un enfant, et me supplia de renoncer à mon
projet et de lui rendre son bateau. Me voyant
inflexible, il se jeta à terre, et ne leva les yeux que
lorsque le danger fut passé. Quand tout fut prêt,
je donnai le signal de lâcher le câble. Aussitôt