CHEMINS D E L’EMPÏRE. Liv. IV. i;i
p Par là nous apprendrons la premiere invention des Poftes : 6c
i’eltabliiTement d’icelles, tant par les Romains que par les François :
que c’eft que Stations, Mutations , 6c Manfions : quelle eil la diffe-
rence d’entre les Bourgs, les Viilages, les Municipes, les Colonies,
les Villes , 6c ies Citez : Le nombre 6c ia façon des logemens difpo-
fez fur les Grands Chemins , les fournitures d’habits , de vivres, d’ar-
mes, de chevaux 6c de chariots de rélay , qui y eftoient entretenus.
A l’aide defqueis on ne marchoit pas, mais on voloit de l’une des ex-
tremitez de i’Empire à l’autre , fur ces chemins continuels 6c non in-
terrompus.
6. Car comme ainft foit, qu’il y a quatre incommoditez principa-
les, qui peuvent faire dc la fatigue , 6c apporter du rétardement aux
voyageurs : fçavoir les vallées profondes 6c marécageufes , les mon-
tagnes afpres 6c roides : les longs circuits 6c détours : 6c les endroits
fcabreux 6c raboteux , Jes Romains avoient rémedié à tous ces maux :
d’autant que par l’eftabliffement de leurs Grands Chemins il n’y avoit
marais , ny paffage de riviere qui vous arreftaft : il n’y avoit mont,
ny colline qui vous retint : les détours des chemins eftoient rédreflèz : 6c
Ües endroits rudes 6c raboteux , unis 6c applanis : 6c le tout tellement
affermy, qu’en quelque faifon que ce fuft , on y pouvoit aller à pied,
à cheval y ou à charroy, fans empefchement ou rétardement quel-
conque.
p Par là nous apprendrons la premiere invention des Poftes : 6c
i’eltabliiTement d’icelles, tant par les Romains que par les François :
que c’eft que Stations, Mutations , 6c Manfions : quelle eil la diffe-
rence d’entre les Bourgs, les Viilages, les Municipes, les Colonies,
les Villes , 6c ies Citez : Le nombre 6c ia façon des logemens difpo-
fez fur les Grands Chemins , les fournitures d’habits , de vivres, d’ar-
mes, de chevaux 6c de chariots de rélay , qui y eftoient entretenus.
A l’aide defqueis on ne marchoit pas, mais on voloit de l’une des ex-
tremitez de i’Empire à l’autre , fur ces chemins continuels 6c non in-
terrompus.
6. Car comme ainft foit, qu’il y a quatre incommoditez principa-
les, qui peuvent faire dc la fatigue , 6c apporter du rétardement aux
voyageurs : fçavoir les vallées profondes 6c marécageufes , les mon-
tagnes afpres 6c roides : les longs circuits 6c détours : 6c les endroits
fcabreux 6c raboteux , Jes Romains avoient rémedié à tous ces maux :
d’autant que par l’eftabliffement de leurs Grands Chemins il n’y avoit
marais , ny paffage de riviere qui vous arreftaft : il n’y avoit mont,
ny colline qui vous retint : les détours des chemins eftoient rédreflèz : 6c
Ües endroits rudes 6c raboteux , unis 6c applanis : 6c le tout tellement
affermy, qu’en quelque faifon que ce fuft , on y pouvoit aller à pied,
à cheval y ou à charroy, fans empefchement ou rétardement quel-
conque.