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Bergier, Nicolas
Histoire des grands chemins de l'Empire Romain: contenant l'origine, progrès, & etendue quasi incroyable des chemins militaires, pavez depuis la ville de Rome jusques aux extrémitez de son empire ... (Band 2) — Bruxelles, 1736 [Cicognara, 882-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.28039#0429
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CHEMINS DE L’EMPIRE. Lrv. V. 405*

Où d’abondant il l’a qualifiée premiere entre toutes les Vilîes, ÔC
Maifons des Dieux.

Quant aux lames d’argent, Seneque rémarque entre les fuperfluitez
de fon fiécle, que les femmes avoient de Bains pavez de pur argent : en
forte que le mêmemétail qui fervoit à mettre leurs viandes, leurfervoit
aulfi de marche'pied : Argento feminœ lavantur : & , nifi argentea ,
foha fafiidiant : eademque materia , & probris ferviat, & cibis. Fideret
k<ec Fabricius, & ftratas argento muhermn balmas : ita ut veftigio locus
non fit, &c.

On en étoit même venu jufques-là , que d’enchafier dans les pavez
des perles , des pierres précieufes. Seneque même l’écrit par în-
dignation , contre quelques Aflranchis, qui faifoient fouier aux pieds
és planchers de leurs Bains les plus grandes richefles du monde. Eo
deiiciarum pervemmus , nifi gemmas , calcare nolimus. Et Pline à ce
propos dit, que de fon tems îl ne falloit plus ouvnr la bouche pour di-
re mot de vafes & des coupes enrichies de pierreries : vû que lors
on marchoit fur cela même que l’on portoit auparavant feulement
aux doigts. Stace rémarque ce trait de magnificence parmy plu-
fieurs autres de ceux dont nous déja parlé , lors que defcri-
vant une maifon des champs appartenant à Manlius Vopifcus, il
dit ;

Vidi artes veterumque manus , variifque metaila
Viva modis : labor efi , auri memorare fguras :

Aut ebur , aut dignas digitis contingere gemmas.

Dum vagor afpeclu , vifufique per omnia duco ,

Calcabam , nec opinus opes.

8. Le quatriéme genre d’incruftations gift és ouvrages de Marquete-
rie , & de Mofaïque, defquels nous avons parié cy-defl'us, fous lenom
de opera fieffcllata , Muftva , Lithofirata ifj Cerofirata : c’eil pour-
quoy fans perdre tems à l’interprétation de ces mots , & aux diftcren-
ces qui fe trouvent en ces ouvrages, foit en la forme , foit en la ma-
tiere , nous dirons feulement, que I’on employoit deux principales for-
tes d’émaux és incruftations des grandes Maifons : les uns & les autres
faits fur tabies de cuivre , ou autre métaii propre à recevoir couleurs
ôc figures par le feu. Que ft ces émaux étoient de pieces ou tabiescar-
rées , on les appelloit Abacos , fi rondes , Specula , & Orbes : iui-
vant la dodlrine de Turneb: fur ce paftiige de Vitruve. IpfaqueTebioria^
Abacorum , Speculorum divifionibus , cïrca Je prominentes habent ex-
prefiïones.

C'eft de ces pieces d’émaux encrouftées à la Mofüque , que parie
Seneque , lors que réprenant ie iuxe ôc la prodigaiité de fon ttms ,
Tome //. F f f

L. 13 .epift.

87.

L. 37. nnt.
hijl. cap. ij

L- I. Sylv.
in Ttburti-
no Manlii
Vopifci.

Tttm&'.
adverfar.
lib. z 6.
cctp. 3.
Vitru. !tb,

7. cap. 3.
 
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