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Stanisław Mossakowski
escaliers pendant que Gilles de Souvre partit chercher la cle sous pretexte qu'il devait
introduire quelques femmes attendues30. Pietro Buccio rapporte les evenements de faęon
un peu differente. Selon lui le souverain avait interdit fermement aux pages de service
d'ouvrir a qui que ce soit les portes de son appartement. II reveilla son medecin, Marc
Miron, qui veillait certainement dans une salle du premier etage (ill. 5, 6) et le roi masque
se rendit derriere lui dans les escaliers suivants (certainement ceux conduisant a la boulan-
gerie - ill 5, 16) jusque dans la cour des cuisine ou Miron tomba sur Alemani, le cuisinier
du roi. La, apres une courte explication que comme d'habitude il rejoignait ses apparte-
ments pour dormir, les deux fuyards parvinrent a la porte « calando giu dietro le mura di
esso Castello, et passando per una piccola Riviera, trovarono quelli, che l'aspettavano,
secondo 1'ordine; et giunti che furono senza altro impedimento all'usita della Citta, month
il Re sopra una ferocissima Cavalla turca; et parti cavalcando con loro tutta quella not-
te »31. C'est encore un peu autrement que 1'ambassadeur Lippomano relate cette rencontre
fortuite : « havendolo veduto [il re] alli piedi della scala del palazzo un arlievo di corte di
Tencinschi [recte: Tęczyński] che e cameriero maggiore [...] andd di subito al conte, et
referi d'aver veduto il re con cosi pochi a basso che andava verso quella piccola »32.
Selon Buccio le mefiant cuisinier Alemani prevint Piotr Zborowski et Jan Tęczyński.
Les deux dignitaires, apres consultation, face aux coups portes sans resultat a la porte de
l'appartement du roi (ill. 6, II) parvinrent par une fenetre cassee d'un interieur adjacent
(III) jusqu'a la chambre a coucher (IV) ou derriere les tentures du baldaquin ils trouverent
le lit du monarque vide33. Ce moyen d'acceder jusqu'a l'appartement royal est confirme
par Hieronim Lippomano qui note que le grand chambellan Łęczyński « fece tentare di
buttar giu la porta della camera del re (IV), et dall'altra scald una finestra (III), et quella
volta entro in essa, nella quale vi ritrovd quattro torce accese, et due valetti di camera, che
si gettano subito ai piedi domandando pardono, se non haveano aperta la porta »34. D'un
autre cote selon 1'informateur anonyme deja cite ce n'est pas Tęczyński mais Zborowski
qui « ordonna de casser la vitre, ils ne trouverent rien si ce n'est deux Franęais, le lit avec
son matelas et le baldaquin ». Cet informateur relationne egalement le deroulement des
evenements a Cracovie : « Puisque le roi etait parti du chateau quelqu'un vint chez Son
Excellence, le Pere vice-chancelier [Piotr Dunin-Wolski] avec un papier non signe et frap-
pant a la porte tres fort en s'annonęant comme serviteur du roi, il donna au serviteur de
Son Excellence le vice-chancellier un papier sur lequel il n'y avait rien de plus que le roi
quitte la Couronne »35. Nous lisons de meme chez Bielski : « Le lendemain les nótres,
s'etant leves tres tot le matin, arriverent au chateau, et avec le Pere vice-chancelier surtout,
ils frapperent a la porte de la chambre mais personne ne voulut repondre. Dans la chambre
il n'y avait personne sauf un jeune garęon qui dormait dans le lit du roi depourvu de draps.
Ils entrerent violamment mais ne trouverent rien si ce n'est une lettre sur la table que le roi
avait laissee en partant. Puis un grand mouvement eut lieu au chateau et dans la ville une
grande peur »36. La scrupuleuse 1'infante Anne ne manqua pas d'ajouter dans la lettre deja
30 De NOAILLES, op. cit., p. 453-454.
31 BUCCIO, op. cit., fol. 118 recto.
32 Cite d'apres de NOAILLES, op. cit., p. 596.
33 BUCCIO, op. cit., fol. 118 verso-119 verso.
34 Cite d'apres de NOAILLES, op. cit., p. 596. Il convient de rappeler que des valets de chambre dormaient toujours
a proximite du lit royal - CHATENET, op. cit., p. 132, 152.
35 Cite d'apres de NOAILLES, op. cit., p. 592.
36 BIELSKI, op. cit., p. 710. Dans la realite une lettre du roi informant les senateurs des raisons de son depart aurait ete
Stanisław Mossakowski
escaliers pendant que Gilles de Souvre partit chercher la cle sous pretexte qu'il devait
introduire quelques femmes attendues30. Pietro Buccio rapporte les evenements de faęon
un peu differente. Selon lui le souverain avait interdit fermement aux pages de service
d'ouvrir a qui que ce soit les portes de son appartement. II reveilla son medecin, Marc
Miron, qui veillait certainement dans une salle du premier etage (ill. 5, 6) et le roi masque
se rendit derriere lui dans les escaliers suivants (certainement ceux conduisant a la boulan-
gerie - ill 5, 16) jusque dans la cour des cuisine ou Miron tomba sur Alemani, le cuisinier
du roi. La, apres une courte explication que comme d'habitude il rejoignait ses apparte-
ments pour dormir, les deux fuyards parvinrent a la porte « calando giu dietro le mura di
esso Castello, et passando per una piccola Riviera, trovarono quelli, che l'aspettavano,
secondo 1'ordine; et giunti che furono senza altro impedimento all'usita della Citta, month
il Re sopra una ferocissima Cavalla turca; et parti cavalcando con loro tutta quella not-
te »31. C'est encore un peu autrement que 1'ambassadeur Lippomano relate cette rencontre
fortuite : « havendolo veduto [il re] alli piedi della scala del palazzo un arlievo di corte di
Tencinschi [recte: Tęczyński] che e cameriero maggiore [...] andd di subito al conte, et
referi d'aver veduto il re con cosi pochi a basso che andava verso quella piccola »32.
Selon Buccio le mefiant cuisinier Alemani prevint Piotr Zborowski et Jan Tęczyński.
Les deux dignitaires, apres consultation, face aux coups portes sans resultat a la porte de
l'appartement du roi (ill. 6, II) parvinrent par une fenetre cassee d'un interieur adjacent
(III) jusqu'a la chambre a coucher (IV) ou derriere les tentures du baldaquin ils trouverent
le lit du monarque vide33. Ce moyen d'acceder jusqu'a l'appartement royal est confirme
par Hieronim Lippomano qui note que le grand chambellan Łęczyński « fece tentare di
buttar giu la porta della camera del re (IV), et dall'altra scald una finestra (III), et quella
volta entro in essa, nella quale vi ritrovd quattro torce accese, et due valetti di camera, che
si gettano subito ai piedi domandando pardono, se non haveano aperta la porta »34. D'un
autre cote selon 1'informateur anonyme deja cite ce n'est pas Tęczyński mais Zborowski
qui « ordonna de casser la vitre, ils ne trouverent rien si ce n'est deux Franęais, le lit avec
son matelas et le baldaquin ». Cet informateur relationne egalement le deroulement des
evenements a Cracovie : « Puisque le roi etait parti du chateau quelqu'un vint chez Son
Excellence, le Pere vice-chancelier [Piotr Dunin-Wolski] avec un papier non signe et frap-
pant a la porte tres fort en s'annonęant comme serviteur du roi, il donna au serviteur de
Son Excellence le vice-chancellier un papier sur lequel il n'y avait rien de plus que le roi
quitte la Couronne »35. Nous lisons de meme chez Bielski : « Le lendemain les nótres,
s'etant leves tres tot le matin, arriverent au chateau, et avec le Pere vice-chancelier surtout,
ils frapperent a la porte de la chambre mais personne ne voulut repondre. Dans la chambre
il n'y avait personne sauf un jeune garęon qui dormait dans le lit du roi depourvu de draps.
Ils entrerent violamment mais ne trouverent rien si ce n'est une lettre sur la table que le roi
avait laissee en partant. Puis un grand mouvement eut lieu au chateau et dans la ville une
grande peur »36. La scrupuleuse 1'infante Anne ne manqua pas d'ajouter dans la lettre deja
30 De NOAILLES, op. cit., p. 453-454.
31 BUCCIO, op. cit., fol. 118 recto.
32 Cite d'apres de NOAILLES, op. cit., p. 596.
33 BUCCIO, op. cit., fol. 118 verso-119 verso.
34 Cite d'apres de NOAILLES, op. cit., p. 596. Il convient de rappeler que des valets de chambre dormaient toujours
a proximite du lit royal - CHATENET, op. cit., p. 132, 152.
35 Cite d'apres de NOAILLES, op. cit., p. 592.
36 BIELSKI, op. cit., p. 710. Dans la realite une lettre du roi informant les senateurs des raisons de son depart aurait ete