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mettre aucun projet à exécution, et ils avaient le droit de
suspendre l'exécution de ses ordres s'ils n'étaient pas con-
formes à leurs vues.
Les Mamluks, naturellement hostiles aux Pachas Turcs,
n'étaient que trop heureux d'avoir l'occasion d'intriguer
contre eux, et prenaient parti, tantôt pour l'autorité civile,
tantôt pour l'autorité militaire.
Ce système compliqué de Gouvernement fonctionna
régulièrement pendant quelques années ; mais la jalousie
qui régnait parmi les différents éléments qui le composaient,
donna naissance à d'interminables intrigues que nécessi-
tèrent des modifications considérables. Ces changements
furent conçus de manière à assurer le plus d'avantages
possibles au Gouvernement de Constantinople, sans amener
d'améliorations dans le sort des classes laborieuses de
l'Egypte dans l'intérêt des quelles ils auraient dù y être
introduits.
Les Pachas achetaient pour de fortes sommes le poste
qui leur était accordé par le Divan de Constantinople, et
chacun d'eux, à son tour, s'efforçait pendant l'exercice de
ses fonctions, dont la durée était toujours incertaine, de
s'enrichir par les exactions les plus flagrantes, les plus
illégales et les plus éhontées, et soit par l'intrigue, soit
par d'autres moyens détournés, de rentrer chez lui avec
son butin.
Tous amassèrent des richesses, mais bien peu d'entre
eux, si même il y en eut quelques-uns, réussirent à les
garder.
Quelques-uns furent massacrés, tandis que d'autres
furent ignominieusement déposés par les Beys Mamluks.
D'autres furent appelés par leurs successeurs à rendre des
comptes, et forcés de rendre gorge et de restituer leur
mettre aucun projet à exécution, et ils avaient le droit de
suspendre l'exécution de ses ordres s'ils n'étaient pas con-
formes à leurs vues.
Les Mamluks, naturellement hostiles aux Pachas Turcs,
n'étaient que trop heureux d'avoir l'occasion d'intriguer
contre eux, et prenaient parti, tantôt pour l'autorité civile,
tantôt pour l'autorité militaire.
Ce système compliqué de Gouvernement fonctionna
régulièrement pendant quelques années ; mais la jalousie
qui régnait parmi les différents éléments qui le composaient,
donna naissance à d'interminables intrigues que nécessi-
tèrent des modifications considérables. Ces changements
furent conçus de manière à assurer le plus d'avantages
possibles au Gouvernement de Constantinople, sans amener
d'améliorations dans le sort des classes laborieuses de
l'Egypte dans l'intérêt des quelles ils auraient dù y être
introduits.
Les Pachas achetaient pour de fortes sommes le poste
qui leur était accordé par le Divan de Constantinople, et
chacun d'eux, à son tour, s'efforçait pendant l'exercice de
ses fonctions, dont la durée était toujours incertaine, de
s'enrichir par les exactions les plus flagrantes, les plus
illégales et les plus éhontées, et soit par l'intrigue, soit
par d'autres moyens détournés, de rentrer chez lui avec
son butin.
Tous amassèrent des richesses, mais bien peu d'entre
eux, si même il y en eut quelques-uns, réussirent à les
garder.
Quelques-uns furent massacrés, tandis que d'autres
furent ignominieusement déposés par les Beys Mamluks.
D'autres furent appelés par leurs successeurs à rendre des
comptes, et forcés de rendre gorge et de restituer leur