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Les difficultés de l'écriture arabe sont assez connues, l'ignorance ou
la négligence des copistes donnent si souvent des leçons manifeste-
ment erronées, que je me crois absolument autorisé à lire un autre
mot, plus conforme à la réalité.
Pour quiconque a la moindre pratique des manuscrits arabes, il
est indéniable que j le et le ■> peuvent se confondre. Ils ne se distin-
guent que parce que le ■> reste presque tout entier au-dessus de la
ligne, le j au-dessous. Mais cette différence disparaît quand la let-
tre est isolée et que la ligne d'écriture n'est plus apparente.
Dans ce cas, le trait de calam est absolument le même, et dans
une écriture un peu rapide, la seule différence que j'ai indiquée
disparaît totalement. Gomme les autres lettres du mol oLU^c ne
sont pas susceptibles d'altérations semblables je propose la lecture
C>\j[^ii qui ne diffère de la première que par un point sur le
(qui a parfaitement pu être omis) et la substitution du j au
Je répète qu'une telle lecture est parfaitement compatible avec ce
que tout le monde sait des imperfections de l'alphabet arabe. Il ne
reste plus qu'à savoir si elle donne un sens parfaitement acceptable.
yUac est, au dire de tous les dictionnaires arabes, une amulette
en argile, qu'on porte pour se protéger du mauvais œil. Ces amu-
lettes en argile ne rappellent-elles pas les pièces en argile, en usage
chez les Carmathes ? Si ma lecture est exacte, Makrizi a vu dans
ces pièces des amulettes,qu'il spécifie être de verre (d'ordinaire elles
étaient en argile), et ce texte d'un homme compétent viendrait ainsi
confirmer d'une façon absolue les déductions que j'ai tirées de la
simple étude de ces curieux documents.
Je n'ai pu, malgré mes recherches, retrouver le manuscrit, sur
lequel a été faite l'édition de Boulaq.
D'ailleurs, la faute du scribe peut parfaitement être dans le
manuscrit original, sans infirmer ma leçon. Je compte, dans un
prochain voyage à Paris, collationner les divers manuscrits de la
Bibliothèque nationale, et, si je suis dans le vrai, je trouverai cer tai-
nement la confirmation de mon hypothèse. En tout cas, on recon-
naîtra qu'elle substitue à un mot dépourvu de sens une expression
parfaitement d'accord avec tous les détails que j'ai donnés, qu'elle
ne prête pas à Makrizi une ignorance étrange en des sujets de sa
compétence, et qu'elle n'a contre elle que la lecture de manuscrits
Les difficultés de l'écriture arabe sont assez connues, l'ignorance ou
la négligence des copistes donnent si souvent des leçons manifeste-
ment erronées, que je me crois absolument autorisé à lire un autre
mot, plus conforme à la réalité.
Pour quiconque a la moindre pratique des manuscrits arabes, il
est indéniable que j le et le ■> peuvent se confondre. Ils ne se distin-
guent que parce que le ■> reste presque tout entier au-dessus de la
ligne, le j au-dessous. Mais cette différence disparaît quand la let-
tre est isolée et que la ligne d'écriture n'est plus apparente.
Dans ce cas, le trait de calam est absolument le même, et dans
une écriture un peu rapide, la seule différence que j'ai indiquée
disparaît totalement. Gomme les autres lettres du mol oLU^c ne
sont pas susceptibles d'altérations semblables je propose la lecture
C>\j[^ii qui ne diffère de la première que par un point sur le
(qui a parfaitement pu être omis) et la substitution du j au
Je répète qu'une telle lecture est parfaitement compatible avec ce
que tout le monde sait des imperfections de l'alphabet arabe. Il ne
reste plus qu'à savoir si elle donne un sens parfaitement acceptable.
yUac est, au dire de tous les dictionnaires arabes, une amulette
en argile, qu'on porte pour se protéger du mauvais œil. Ces amu-
lettes en argile ne rappellent-elles pas les pièces en argile, en usage
chez les Carmathes ? Si ma lecture est exacte, Makrizi a vu dans
ces pièces des amulettes,qu'il spécifie être de verre (d'ordinaire elles
étaient en argile), et ce texte d'un homme compétent viendrait ainsi
confirmer d'une façon absolue les déductions que j'ai tirées de la
simple étude de ces curieux documents.
Je n'ai pu, malgré mes recherches, retrouver le manuscrit, sur
lequel a été faite l'édition de Boulaq.
D'ailleurs, la faute du scribe peut parfaitement être dans le
manuscrit original, sans infirmer ma leçon. Je compte, dans un
prochain voyage à Paris, collationner les divers manuscrits de la
Bibliothèque nationale, et, si je suis dans le vrai, je trouverai cer tai-
nement la confirmation de mon hypothèse. En tout cas, on recon-
naîtra qu'elle substitue à un mot dépourvu de sens une expression
parfaitement d'accord avec tous les détails que j'ai donnés, qu'elle
ne prête pas à Makrizi une ignorance étrange en des sujets de sa
compétence, et qu'elle n'a contre elle que la lecture de manuscrits