de l'hégire (1786 de notre ère), où, parmi divers récits se trouve un
morceau intitulé « Broderie bariolée sur le jugement du sultan
Karàkoûch (1) » ; quelques pages plus loin on trouve d'autres récits
sur le compte du même, le tout est lié sans transition aux récits de
Djehâ, le Galino égyptien. Ce voisinage et les réflexions de l'auteur
indiquent nettement le caractère de la légende.
Il nous est permis de remonter plus haut. Un manuscrit de la
bibliothèque nationale de Paris intitulé « Le livre de la stupidité dans
les jugements de Karàkoûch (2) » dégage quelques éléments histori-
qiesdans cette légende.
Dans la préface, l'auteur, qui n'est autre que le célèbre Soyoûti (3),
dit en substance : « En l'année 899, faisant mon cours à la mosquée
d'Ibn-Touloûn, je fus interrogé sur Karàkoûch. Est-ce un person-
nage de fantaisie? ou a-t-il vraiment existé? Or, voici ce que j'ai
trouvé dans Abou'l Mohasen :
« Bahà-eddîn Karàkoûch était vizir d'Egypte sous Salah-eddin(4).
C'était un brave homme, mais un peu bizarre, et quand Saladin
quittait l'Egypte, il laissait pour le surveiller un de ses fils. Une
année qu'il ne prit pas cette précaution, Karàkoûch se livra à
toutes sortes d'excentricités. »
Suivent quelques récits dont beaucoup se retrouvent dans le
manuscrit de Munich.
Ici Soyoûti fait une partie de notre besogne. Il établit le caractère
historique du personnage. Ce n'est plus un sultan, c'est un vizir (5),
et l'époque est fixée : celle de Saladin. D'ailleurs, les renseigne-
ments historiques sont assez inexacts. Mais il nous est maintenant
parfaitement permis de déterminer le personnage.
Il s'agit de Bahà-eddîn, eunuque arménien, connu sous le nom de
Karàkoûch, qui fut, non pas vizir, mais un des auxiliaires favoris
de Saladin. Lorsqu'en 567 Saladin proclama la déchéance des
(I) L/j-êjji jtkLJl C^L J J»js'l\ jj.JaJl
(3) Mort en 91-1.
(4) Le célèbre sultan d'Egypte qui reprit Jérusalem aux Croisés, plus connu sous le nom
francisé de Saladin.
(3) Pourtant,dans un de ses récits, l 'auteur, sans s'apercevoir de la contradiction, lui donne le
titre de sultan.
morceau intitulé « Broderie bariolée sur le jugement du sultan
Karàkoûch (1) » ; quelques pages plus loin on trouve d'autres récits
sur le compte du même, le tout est lié sans transition aux récits de
Djehâ, le Galino égyptien. Ce voisinage et les réflexions de l'auteur
indiquent nettement le caractère de la légende.
Il nous est permis de remonter plus haut. Un manuscrit de la
bibliothèque nationale de Paris intitulé « Le livre de la stupidité dans
les jugements de Karàkoûch (2) » dégage quelques éléments histori-
qiesdans cette légende.
Dans la préface, l'auteur, qui n'est autre que le célèbre Soyoûti (3),
dit en substance : « En l'année 899, faisant mon cours à la mosquée
d'Ibn-Touloûn, je fus interrogé sur Karàkoûch. Est-ce un person-
nage de fantaisie? ou a-t-il vraiment existé? Or, voici ce que j'ai
trouvé dans Abou'l Mohasen :
« Bahà-eddîn Karàkoûch était vizir d'Egypte sous Salah-eddin(4).
C'était un brave homme, mais un peu bizarre, et quand Saladin
quittait l'Egypte, il laissait pour le surveiller un de ses fils. Une
année qu'il ne prit pas cette précaution, Karàkoûch se livra à
toutes sortes d'excentricités. »
Suivent quelques récits dont beaucoup se retrouvent dans le
manuscrit de Munich.
Ici Soyoûti fait une partie de notre besogne. Il établit le caractère
historique du personnage. Ce n'est plus un sultan, c'est un vizir (5),
et l'époque est fixée : celle de Saladin. D'ailleurs, les renseigne-
ments historiques sont assez inexacts. Mais il nous est maintenant
parfaitement permis de déterminer le personnage.
Il s'agit de Bahà-eddîn, eunuque arménien, connu sous le nom de
Karàkoûch, qui fut, non pas vizir, mais un des auxiliaires favoris
de Saladin. Lorsqu'en 567 Saladin proclama la déchéance des
(I) L/j-êjji jtkLJl C^L J J»js'l\ jj.JaJl
(3) Mort en 91-1.
(4) Le célèbre sultan d'Egypte qui reprit Jérusalem aux Croisés, plus connu sous le nom
francisé de Saladin.
(3) Pourtant,dans un de ses récits, l 'auteur, sans s'apercevoir de la contradiction, lui donne le
titre de sultan.