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Institut Egyptien <al-Qāhira> [Editor]
Bulletin de l'Institut Egyptien — 3.Ser. 2.1891(1892)

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Sickenberger, Ernst: Le Sissou de l'Inde: (Dalbergia Sissoo Roxburgh)
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https://doi.org/10.11588/diglit.12720#0254

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— 246 —

celui de l'agriculture proprement dite^ on agirait mal en privant
ainsi le pays d'une partie de son sol arable. Reste la Cas marina :
cette espèce se développe assez vite, se contente de terrains sablon.
neux et fournit un bois très solide, elle atteint en dix ans une hau-
teur de quinze mètres, et ses branches constituent une bonne
nourriture pour le bétail. La Casuarina supporte très bien les diffé-
rences du climat égyptien, mais elle ne prospère que là où la nappe
d'eau souterraine n'est que de deux mètres, au plus, distante de la
surface du sol, et il est nécessaire d'arroser souvent les jeunes
plantations jusqu'à ce que les racines aient atteint cette nappe.

Pour ces différentes raisons, aucun de ces arbres ne répond au
besoin, limité par la nécessité d'éviter les terrains propres aux
grandes cultures (céréales, coton, plantes fourragères, etc., etc.).,
et il ne reste que la lisière du désert, tant qu'elle ne pourra être
soumise à l'agriculture par défaut d'irrigation, mais où l'infiltration
se rapproche assez de la surface pour que l'évaporation de l'eau
puisse fournir quelque humidité qui suffira pour maintenir l'arbre
pendant la saison sèche. Gomme la Casuarina ne se contente pas de
si peu, il faut chercher d'autres espèces pour utiliser ces terrains.

Il n'y a pas grand choix de pays d'où l'on puisse tirer des plantes
pour être acclimatées en Egypte. En première ligne, on doit se
passer des régions où la température, pendant l'hiver, se maintient
pendant quelque temps au-dessous de zéro, et dont les plantes sont
habituées à un sommeil hivernal. De cela résulte, par exemple,
l'impossibilité d'acclimater en Egypte, avec succès, les arbres de
l'Europe au delà des Alpes. D'un autre côté, on ne peut pas prendre
en considération les pays qui jouissent d'une humidité se mainte-
nant presque toute l'année au même degré, comme le Brésil, la
Guyane, les Antilles et une partie de l'ouest de l'Afrique. Une
espèce qui ne s'adapte pas aux grandes différences de température
et d'humidité et qui ne supporte pas le soleil brillant chaque jour
de la même ardeur, ne sera jamais acclimatée en Egypte. Cette
clarté presque continuelle du ciel égyptien est un des facteurs qui
restreint le plus le nombre des plantes appropriées à l'acclimatation
chez nous.

Je ne veux citer qu'un seul exemple : le Yémen, beaucoup plus
rapproché de l'équateurque l'Egypte et où, par conséquent, l'ardeur
 
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