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Blinkenberg, Christian [Editor]; Dyggve, Ejnar [Editor]; Carlsbergfondet [Editor]
Lindos: fouilles et recherches 1902 - 1914 et 1952;; fouilles de l'acropole (1,Texte): Les petits objets — Berlin: De Gruyter, 1931

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https://doi.org/10.11588/diglit.52556#0120
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199

OBJETS DES PREMIÈRES ÉPOQUES ARCHAÏQUES

200

chevaux (voir p. e. Xénoph., Anab. i, 8, 7). De
l’Orient cette pièce du harnachement se répandit,
comme bien d’autres appareils de guerre, dans la
Russie méridionale, où elle fut d’un usage fréquent,
à en juger d’après les trouvailles. Citons, à titre
d’exemples, Stephani dans C-R pour 1876, p. 133
et 135; Antiquités de la Russie méridionale (1891),
p. 269, fig. 241 et p. 272, fig. 243. M. Rostowzew,
qui a traité ces pièces (Opusc. archaeol. Montelio
dicata, 1913, p. 223—231), essaie de démontrer que
certaines pièces à forme de poisson, comme le célèbre
poisson en or de Vettersfelde, ont également été


Fig. 25. Tête de cheval, sculpture trouvée à Sendjirli. Dessinée
d’après A usgvabungen in Sendschirli, IV, p. 336 sq., fig. 248.

des frontaux de cheval employés par les peuples
scythiques. Quant à ΓItalie, je renvoie à deux spéci-
mens, en forme de triangle allongé, publiés par A.
Minto, Marsiliana d’Albegna (1921), p. 270, fig. 29,
pl. 35 (reproduits AA 1926, p. 55, fig. 9; Mühlestein,
Die Kunst der Etrusker, fig. 155); ils sont décorés de
représentations symétriques, en repoussé, d’un guer-
rier et ont appartenu à l’attelage d’un char de bataille.
Même, les habitants du nord de l’Europe ont employé,
à une époque postérieure, des têtières de cheval com-
prenant un nasal en métal, v. Sophus Muller,
Système préhistorique de Danemark, âge de fer, n°
453. Ces garnitures du harnais, qui datent des
premiers siècles de notre ère, se composent, à la
différence des exemples scythiques, mais conformé-
ment aux nasaux chypriotes, de deux pièces réunies
par une charnière, mais elles sont d’ailleurs d’une
forme différente.
Chez les Grecs, l’emploi du nasal est attesté,
pour les chevaux de bataille, par Xénophon, TTepi
ιππικής 12,8: όπλίίειν δει και τόν ίππον προμετωπιδίψ
καί προστερνιδίψ και παραμηριδίοις. On en possède
plusieurs exemplaires datant de l’époque archaïque
et provenant de la Grande-Grèce, v. Schumacher,
Bronzen in Karlsruhe, p. 150—152, pl. 16 et 22.
Les monuments permettent d’en suivre l’usage jusque

dans l’époque hellénistique. Un spécimen d’apparat,
véritable chanfrein, est figuré sur les bas-reliefs
souvent reproduits de la stoa d’Athéna Polias à Per-
gamon, v., p. e., Ussing, Pergamos (1899), pl. 4.
Pour de plus amples matériaux, v. Daremberg-
Saglio, Dictionnaire, II, p. 1342 sq.
Le dépôt de Tamassos fait voir que le tombeau
a contenu les harnais de quatre chevaux avec les
restes de deux guerriers. Rappelons que les cava-
liers chypriotes ont conduit quelquefois, comme
les πεντακοσιομέδιμνοι attiques selon les recherches
de Helbig (v. Helbig, Les ιππείς athéniens dans
Mém. de l’Acad. des inscr. et belles-lettres, t. 37, p. 206;
Jh 1905, p. 187), un cheval de main, cf. de Ridder,
Coll, de Clercq, V, p. 135. Mais il est possible aussi
qu’il faut penser plutôt à l’attelage de chars de ba-
taille. Quant aux trouvailles lindiennes, il y a lieu
de rappeler que la »chronique du temple « mentionne
la dédication des άρμάμαζαι de Datis et d’Arta-
phrénès.
Les plaquettes registrées sous les nos 623—625
ont été appliquées sur de larges courroies en cuir,
à en juger par la forme et par les trous de rivets. Il
est donc probable qu’elles ont servi de garniture
du harnachement. La décoration de ces pièces les
renvoie à la même province artistique que celles qui
précèdent : ce sont des ouvrages chypriotes du 7e
siècle. Parmi les bronzes de Tamassos, il y en a qui
portent les mêmes emblèmes phéniciens du soleil et
de la lune. Il est probable que le mors de cheval n°
613, dont la forme est inspirée des traditions assy-
riennes, provient également de Chypre. On sait
que dans cette île l’emploi du char de bataille se main-
tenait longtemps, et l’île de Rhodes a bien pu subir,
à l’époque dont il s’agit ici, l’influence chypriote à
cet égard.
*613. Partie postérieure du montant d’un mors
de cheval, en bronze fondu, représentant un cheval
au galop. L 0.112, ép. 0.012. Un grand trou circu-
laire (D 0.019) au milieu du corps du cheval donnait
passage à la barre. Un oeillet à la croupe de l’animal
a servi, avec un autre correspondant qui a été placé
à Γavant-train maintenant perdu, pour rattacher le
montant à la bride. La figurine de cheval, de style
archaïque prononcé, n’est guère postérieure au 7e
siècle. On voit dans les bas-reliefs assyriens des
montants de mors très semblables (v. Perrot, II, p.
753> üg- 411)· L’idée de transformer cette pièce du
harnais en la figure d’un cheval est d’ailleurs très
répandue: les tombeaux italiques de l’âge du fer en
ont donné beaucoup d’exemples (v. Gozzadini, De
quelques mors de cheval italiques, Bologne, 1875, pl· U
Montelius, Italie, II, pl. 192. 197. 332. 355, etc.).
*614 GD. Attache de bronze oblongue, courbée,
 
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