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OBJETS DES PREMIÈRES ÉPOQUES ARCHAÏQUES
272
déjà plus haut les fibules et quelques autres objets
chypriotes, trouvés dans les fouilles de Lindos, et
nous aurons à nous occuper plus loin des statuettes
en terre cuite et en pierre calcaire qui abondent dans
nos trouvailles. Les relations de l’île de Chypre avec
les pays grecs ne se bornaient d’ailleurs pas à
l’échange de marchandises, mais eurent encore
d’autres conséquences. J’ai cru pouvoir démontrer,
p. e., l’existence d’influences chypriotes dans le culte
d’Aphrodite qui se pratiquait à Knidos (v. Kunst-
museets Aarsskrift VI, 1920, p. 25 sq.).
Pour le commerce chypriote des temps préhisto-
riques, je renvoie à l’étude détaillée de E. Gjerstad,
Studies on firehistoric Cy'prus (1926), p. 291 sq. Pour
la période archaïque, M. Friis Johansen a donné des
suggestions utiles concernant les influences qu’ont
exercées les industries chypriotes sur la céramique
grecque [Vases Sicyoniens, p. 65 sq.). Plus que tous
les autres genres de vases fabriqués dans l’île, les balsa-
maires et les oenochoés dont la décoration se compose
de groupes de cercles concentriques et de grands
cercles horizontaux ou verticaux, ont été répandus de
tous côtés (Egypte, Syrie, Asie Mineure, Grèce) par
le commerce. Les fouilles de Vroulia ont fourni un
nombre assez considérable d’oenochoés à panse sphé-
rique de ce genre (v. Vroulia, p. 73; 84; 96; 104; no;
124; 156). Les fragments trouvés à Lindos provien-
nent probablement en grande partie de vases de la
même forme. On a supposé que les petits balsamaires
dont nos fouilles ont donné également des échantillons
(nos 945 sq.) ont été expédiés remplis de quelque
parfum particulier. Qu’on ait pourtant apprécié
aussi les récipients eux-mêmes, c’est ce qui ressort
des imitations qu’ils suscitèrent, ainsi que du fait
que certains détails de la forme de divers petits
balsamaires grecs ont été inspirés par eux (v. nos
remarques, p. 299).
*945. Balsamaire complet, à panse globulaire et
dont l’anse s’attache à un listel saillant qui fait le
tour du col. H 0.107, D 0.073. Terre jaune gris.
La décoration se compose de raies horizontales, entou-
rant le col et la panse, et de cercles concentriques,
occupant l’épaule; elle est peinte avec un vernis
noir mat, excepté une raie plus large que les autres,
et dont la couleur originelle paraît avoir été brun rouge.
946. Petit fragment (col avec une partie de
l’épaule) d'un vase semblable.
*947 (GD). 15 fragments de divers récipients plus
grands, dont la forme exacte est méconnaissable,
vu qu’aucun tesson n’excède la mesure de 10 centi-
mètres. Terre peu fine, jaune gris ou rouge; beau-
coup de rayures à la surface, produites par le travail
au tour; engobe jaune blanc. La décoration, peinte
avec un vernis brun noir mat, se compose de systèmes
de cercles concentriques, dont celui qui renferme les
autres est souvent plus large, et de bandes circulaires
qui font le tour du vase dans le sens vertical ou
horizontal. Ces bandes sont formées soit de raies
de largeur égale, soit de fines lignes parallèles entre
deux raies plus larges.
*948 (GD). 14 petits fragments semblables; même
technique et même décoration; seulement, outre le
vernis brun noir, on a employé aussi une couleur brun
rouge, soit pour bordure des bandes multilignes, soit
pour des bandes particulières, composées d’une raie
rouge entre deux lignes en vernis.
949. Cinq petits fragments semblables, comme
technique et comme décoration; seulement la sur-
face a une couleur chamois foncé.
950. Petit fragment d’un récipient. H 0.044,
larg. 0.045. Terre chamois à surface polie d’un rouge
foncé; la décoration, peinte en noir violacé mat, se
compose des mêmes éléments que celle des nos précé-
dents.
*951. Fragment du bord d’une grande assiette.
H 0.063, larg. 0.06. Même technique. Un petit
oeillet s’attache obliquement au bord. A l’extérieur,
quatre lignes horizontales près du bord, traversées
par deux raies perpendiculaires, une de chaque côté
de l’oeillet.
*952. Bouton circulaire, qui a surmonté probable-
ment le couvercle d’un vase. D 0.052. Même
technique que celle du n° 948. Des lignes formant
croix divisent la surface en quatre compartiments,
occupés par des secteurs qui sont peints tour à tour
en vernis brun noir mat et en rouge.
Vases émaillés.
Un genre de vases facilement reconnaissable par
la technique et par la monotonie singulière soit de
la forme, soit de la décoration, est représenté à Lindos
par plusieurs exemplaires, tous de la même forme.
Ce sont des récipients à parfum de travail grossier,
pointus en bas et sans anses. Ils sont faits d’une
terre peu épurée, le plus souvent brun gris, plus rare-
ment rougeâtre, qui a été enduite de glaçure en trois
couleurs. La terre ne contient pas de mica (cf.
pourtant n° 954).
La décoration de ces balsamaires se compose d’élé-
ments peu nombreux. Le plus souvent on voit en bas
des pétales s’élargissant un peu en haut; au milieu,
une zone occupée soit par des carrés, soit par des
triangles; en haut, des séries horizontales de points.
Afin d’épuiser le répertoire dont dispose l’ornemaniste
des vases émaillés, il ne faut ajouter qu’un petit
nombre d’ornements également de nature linéaire et
géométrique: zigzags, angles rapprochés, demi-cercles,
OBJETS DES PREMIÈRES ÉPOQUES ARCHAÏQUES
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déjà plus haut les fibules et quelques autres objets
chypriotes, trouvés dans les fouilles de Lindos, et
nous aurons à nous occuper plus loin des statuettes
en terre cuite et en pierre calcaire qui abondent dans
nos trouvailles. Les relations de l’île de Chypre avec
les pays grecs ne se bornaient d’ailleurs pas à
l’échange de marchandises, mais eurent encore
d’autres conséquences. J’ai cru pouvoir démontrer,
p. e., l’existence d’influences chypriotes dans le culte
d’Aphrodite qui se pratiquait à Knidos (v. Kunst-
museets Aarsskrift VI, 1920, p. 25 sq.).
Pour le commerce chypriote des temps préhisto-
riques, je renvoie à l’étude détaillée de E. Gjerstad,
Studies on firehistoric Cy'prus (1926), p. 291 sq. Pour
la période archaïque, M. Friis Johansen a donné des
suggestions utiles concernant les influences qu’ont
exercées les industries chypriotes sur la céramique
grecque [Vases Sicyoniens, p. 65 sq.). Plus que tous
les autres genres de vases fabriqués dans l’île, les balsa-
maires et les oenochoés dont la décoration se compose
de groupes de cercles concentriques et de grands
cercles horizontaux ou verticaux, ont été répandus de
tous côtés (Egypte, Syrie, Asie Mineure, Grèce) par
le commerce. Les fouilles de Vroulia ont fourni un
nombre assez considérable d’oenochoés à panse sphé-
rique de ce genre (v. Vroulia, p. 73; 84; 96; 104; no;
124; 156). Les fragments trouvés à Lindos provien-
nent probablement en grande partie de vases de la
même forme. On a supposé que les petits balsamaires
dont nos fouilles ont donné également des échantillons
(nos 945 sq.) ont été expédiés remplis de quelque
parfum particulier. Qu’on ait pourtant apprécié
aussi les récipients eux-mêmes, c’est ce qui ressort
des imitations qu’ils suscitèrent, ainsi que du fait
que certains détails de la forme de divers petits
balsamaires grecs ont été inspirés par eux (v. nos
remarques, p. 299).
*945. Balsamaire complet, à panse globulaire et
dont l’anse s’attache à un listel saillant qui fait le
tour du col. H 0.107, D 0.073. Terre jaune gris.
La décoration se compose de raies horizontales, entou-
rant le col et la panse, et de cercles concentriques,
occupant l’épaule; elle est peinte avec un vernis
noir mat, excepté une raie plus large que les autres,
et dont la couleur originelle paraît avoir été brun rouge.
946. Petit fragment (col avec une partie de
l’épaule) d'un vase semblable.
*947 (GD). 15 fragments de divers récipients plus
grands, dont la forme exacte est méconnaissable,
vu qu’aucun tesson n’excède la mesure de 10 centi-
mètres. Terre peu fine, jaune gris ou rouge; beau-
coup de rayures à la surface, produites par le travail
au tour; engobe jaune blanc. La décoration, peinte
avec un vernis brun noir mat, se compose de systèmes
de cercles concentriques, dont celui qui renferme les
autres est souvent plus large, et de bandes circulaires
qui font le tour du vase dans le sens vertical ou
horizontal. Ces bandes sont formées soit de raies
de largeur égale, soit de fines lignes parallèles entre
deux raies plus larges.
*948 (GD). 14 petits fragments semblables; même
technique et même décoration; seulement, outre le
vernis brun noir, on a employé aussi une couleur brun
rouge, soit pour bordure des bandes multilignes, soit
pour des bandes particulières, composées d’une raie
rouge entre deux lignes en vernis.
949. Cinq petits fragments semblables, comme
technique et comme décoration; seulement la sur-
face a une couleur chamois foncé.
950. Petit fragment d’un récipient. H 0.044,
larg. 0.045. Terre chamois à surface polie d’un rouge
foncé; la décoration, peinte en noir violacé mat, se
compose des mêmes éléments que celle des nos précé-
dents.
*951. Fragment du bord d’une grande assiette.
H 0.063, larg. 0.06. Même technique. Un petit
oeillet s’attache obliquement au bord. A l’extérieur,
quatre lignes horizontales près du bord, traversées
par deux raies perpendiculaires, une de chaque côté
de l’oeillet.
*952. Bouton circulaire, qui a surmonté probable-
ment le couvercle d’un vase. D 0.052. Même
technique que celle du n° 948. Des lignes formant
croix divisent la surface en quatre compartiments,
occupés par des secteurs qui sont peints tour à tour
en vernis brun noir mat et en rouge.
Vases émaillés.
Un genre de vases facilement reconnaissable par
la technique et par la monotonie singulière soit de
la forme, soit de la décoration, est représenté à Lindos
par plusieurs exemplaires, tous de la même forme.
Ce sont des récipients à parfum de travail grossier,
pointus en bas et sans anses. Ils sont faits d’une
terre peu épurée, le plus souvent brun gris, plus rare-
ment rougeâtre, qui a été enduite de glaçure en trois
couleurs. La terre ne contient pas de mica (cf.
pourtant n° 954).
La décoration de ces balsamaires se compose d’élé-
ments peu nombreux. Le plus souvent on voit en bas
des pétales s’élargissant un peu en haut; au milieu,
une zone occupée soit par des carrés, soit par des
triangles; en haut, des séries horizontales de points.
Afin d’épuiser le répertoire dont dispose l’ornemaniste
des vases émaillés, il ne faut ajouter qu’un petit
nombre d’ornements également de nature linéaire et
géométrique: zigzags, angles rapprochés, demi-cercles,