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ARCHITECTURE FRANÇOISE, Liv. VI.

Edifice. Nous allons en parler plus particulièrement, en expliquant la planche XIV,
qui donne en grand les développemens de cet avant-corps. Nous remarquerons feule-
ment ici qu’en faveur de la grandeur Coloflale de fon Architeélure, on auroit dû di-
vifer les arriere-corps & les pavillons par de moins petites parties; c’eft-à-dire que les
ouvertures des croifées auraient dû être plus grandes, & les membres d’Architeélure qui
les accompagnent moins multipliés & moins tourmentés; en général ils font compofés
de trop de reflauts, eu égard à la fimplicité du nud des murs. Cette fimplicité, difent
quelques-uns, fert de repos à l’ordonnance; cela eft vrai à quelques égards, mais dans
tous les cas on doit conferver une forte d’analogie entre les parties & les malles, pour
éviter la difparité que l’on remarque ici; car en comparant la grandeur & la fimplicité
des trumeaux avec la richeffe & le mouvement des chambranles des croifées, & en
confidérant la rufticité des boffages placés dans les extrémités des pavillons & les diffé-
rentes parties de cette décoration, l’œil n’eft point fatisfait, il n’y trouve pas affez de
rapport entre le tout & les parties, & entre celles-ci & les beautés de détail. Nous re-
marquerons encore que la hauteur de la baluftrade eft trop confidérable, relativement
à celle de l’Attique de deffous, que la trop grande élévation des combles en général
paraît accabler ces Attiques, que leur diverfité & leur interruption fait toujours un effet
défagréable pour la décoration, qu’elle apporte une fujétion gênante pour la conftruc-
tion & même pour l’entretien; enfin que l’interruption de ces combles femble divifer
en apparence chaque avant-corps en autant de corps de logis particuliers; défaut trop
fréquent dans nos Edifices François élevés dans le dernier fiecle.

Nous remarquerons encore que l’extrémité fupérieure des pavillons percés d’arcades
en plein ceintre, ferait plus convenable à plate-bandes; que par-là on auroit évité les
impolies continues & la forme vicieufe des tables qui décorent leurs trumeaux; que
les frontons qui couronnent ces pavillons portent fur des avant-corps qui ont trop peu
de faillie; que ce peu de relief rend en général cette Architeélure mefquine & peu propre
à être apperçue d’un point de diftance convenable. Que ces avant-corps, qui ne mon-
tent pas de fond, paroiflent poftiches & faits après coup; inadvertance condamnable
qui devrait faire éviter l’application des frontons dans un Edifice, toutes les fois qu’ils
n’y paraîtraient pas amenés par la néceffité & la vraifemblance.

L’arriere-corps A annonce une partie de la façade du vieux Louvre; mais comme
elle tient avec celle de la grande galerie qui communique au pavillon des Thuileries,
nous n’en parlerons que lorfque nous ferons la defcription de cet autre Palais.

Avant-corps de l’ancienne façade du Louvre du côte de la Riviere, executée fur les deffeins de Le Veau.

Planche XIV.

Le deffein de cet avant-corps eft beaucoup plus grand ici que dans la planche pré-
cédente, ce qui en rend les développemens plus intelligibles. Un Ordre Corinthien
coloffal, couronné d’un entablement dont toutes les moulures font ornées de fculpture,
embraffe les deux étages inférieurs de ce Bâtiment. Cet ordre eft furmonté d’un Attique
qui fait un bon effet; ce genre d’amortiffement a toujours affez bien réuffi à Le Veau,
qui en a ufé fréquemment dans fes ouvrages, & d’après lequel on peut l’employer avec
fuccès, pourvu néanmoins qu’on n’y affeéle pas d’ouvertures de croifées, comme il
s’en voit dans les arriere-corps de cette façade; mais qu’on y introduife des tables, des
bas-reliefs, & des membres d’Architeélure, pareils à ceux qui font au-deffus du grand
Ordre de colonnes de cet avant-corps.

Nous avons blâmé précédemment les frontons & les arcades en plein ceintre prati-
qués dans les pavillons de la planche XIII, auffi-bien que les tables qui décorent les
trumeaux de ces arcades; nous relèverons ici les mêmes défauts, & nous obferverons

8

Château du

Louvre.

IV.
 
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