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ARCHITECTURE FRANÇOISE, Liv. VI.

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CHAPITRE XIV.

Elévation de l’une des façades de la cour du Louvre, adojfiee à celle du
périftile, projettee par Claude Perrault, pour être finie dans l’etat ou
elle fie 'voit ici. Planche XVII.

CETTE planche nous offre une façade de l’intérieur de la cour du Louvre, avec
trois Ordres d’Architeélure élevés les uns au-deflus des autres. La fuivante nous
donnera une autre face ou l’on a préféré un Attique au troifieme Ordre5 de maniéré
qu’il eft aifé de concevoir que la décoration des quatre façades de ce Palais eft diflem-
blable dans leurs dimenfions & dans la maniéré dont elles font terminées. Cette difpa-
rité n’a pas peu contribué peut-être à l’irréfolution ou l’on a été jufqu’à préfent de
prendre un parti pour l’entiere perfeéffon de cet Edifice. D’un côté le troifieme Ordre
rencontre des difficultés pour le concilier avec la hauteur des avant-corps déjà exécutés5
de l’autre, la continuité de l’Attique femble exiger des combles tels qu’on les voit dans
la planche XVIII, & dont la hauteur trop confidérable, femble affaiffer ce petit étage
fupérieur. Nous dirons notre fentiment fur cet Attique dans la defcription de la planche
fuivante. Examinons à préfent les motifs qui engagèrent Perrault à préférer le troifieme
Ordre qu’on a exécuté dans cette façade.

Charles Perrault, dans le manufcrit des œuvres que nous avons cités précédemment,
s’explique ainfi : « La penfée de faire un troifieme Ordre au Louvre, avoit pour fon-
te dement une raifon que M. Perrault (/) n’a jamais bien goûtée. On prétendoit que les
« façades du dedans du Louvre étoient affez élevées avec l’Attique, lorfque la cour du
« Louvre ne devoir avoir que le quart de fa fuperficie aêtuellej au lieu que cette cour
« ayant été agrandie, il falloit donner plus de hauteur aux corps de logis qui l’envi-
« ronnent$ mais, continue notre écrivain, il n’eft point vrai que la hauteur d’un Bâti-
« ment doive être proportionnée avec fon étendue 5 car il faudroit par cette raifon que la
« galerie du Louvre fur la riviere, fût deux ou trois fois plus élevée que les tours Nôtre-
« Dame (ni). D’ailleurs il n’eft point convenable qu’au-deffus du logement du Prince
« qui doit être tout de plain-pied, & dans un même étage, il y en ait un autre auffi
« beau, auffi grand, & d’un plancher auffi élevé que celui qu’il occupe, & ou il faille
« monter près de cent vingt-fix dégrés. Il eft certain qu’un Attique, tel que celui qu’on
« voit exécuté, eft plus convenable pour y loger les Officiers qui doivent être proche
« la perfonne du Prince, que ce grand étage formé par le troifieme Ordre qui paroît
« trop beau pour ces efpeces de logemens (n). Cependant, malgré cette confidération

(/) C’eft cie Claude Verrault fon frere qu’il parle, qui a donné
le deffein du périftile & de la façade dont nous parlons ici.

(m) Il eft vrai qu’il n’eft pas aifé de régler la hauteur des
façades d’un Bâtiment à raifon de fon étendue; mais on ne
doit pas être difpenfé pour cela d’obferver un rapport entre la
hauteur d’un Edifice & le diamètre d’une cour, hauteur qui
ne doit jamais excéder le quart, ainfi que les murs de face qui
déterminent le périmètre d’une place publique. Combien la
plus grande partie des cours de nos Hôtels à Paris font-elles
obfcures & difformes, parce qu’on a négligé la proportion
qu’on devoit donner aux hauteurs des façades, comparées avec
la furface horizontale de ces mêmes cours. (Voyez les places de
Vendôme & des Victoires ; voyez auffi l’Hôtel de Noailles, &
ce que nous avons dit des cours & de la hauteur des Bâti-
mens qui les environnent, en décrivant la plus grande partie
des Hôtels répandus dans les vol. précédens.)

(«) Nous avons démontré dans plus d’une de nos deferip-
tions, combien il étoit abusif de faire ufage de plufieurs étages
d’une proportion uniforme dans une maifon royale : nous
avons cité plus d’une fois la décoration de la façade de Ver-
failles du côté des jardins pour être imitée en pareille occafion,
rien n’étant fi contraire à la bienféance que de remarquer un
étage propre à l’habitation au-deffus de celui deffiné pour la
réfidence du Prince. Nous n’avons même accepté l’application
de l’Attique dans l’Archite&ure, que pour fervir de couron-
nement à l’Edifice, & pour procurer plus de hauteur à certaines
pièces du dedans du Bâtiment, en forte qu’il ne faut pratiquer
des jours dans ce petit étage fupérieur, qu’avec beaucoup de
modération, n’y jamais placer de frontons, & y éviter la pro-
fufion des ornemens qu’on remarque dans celui de la planche
fuivante.

Château du
Louvre.
 
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