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Bulletin du Musée National de Varsovie — 24.1983

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Nr. 1
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Z̊ukowska, Maria: Deux portraits "peints à l'aiguille" de Louis XV et Marie Leszczyńska
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https://doi.org/10.11588/diglit.18899#0027
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aux gravures d’après ces portraits. Du point de vue de la technique d’exécution qui se caractérise
par une ligne précise, il lui fut plus aisé de se servir des estampes plutôt que des portraits peints,
auxquels peut-être même n’avait-il pas d’accès direct.

D’où il ressort que nous pouvons attribuer uniquement à l’artiste-brodeur les réussites dans
le coloris, des deux portraits de Wilanów. Une analyse attentive du coloris fait apparaître de
grandes différences entre les peintures existantes et les portraits brodés.

Les portraits du couple royal peints par Y an Loo ont été repris par plusieurs graveurs. Néan-
moins ce sont les copies graphiques de Nicolas l’Armessin IY (figs 1, 4)4 et de Jacques et François
Chereau (figs 2, 3)5, qui révèlent la plus grande ressemblance envers des originaux eux-mêmes,
aussi bien que les portraits brodés. Nous ne voyons que celles-ci comme modèles possibles pour
l’artiste-brodeur. Il n’est d’ailleurs pas exclu que cet artiste ait profité des ertampes de l’un et de
L’autre de ces artistes.

En recherchant le lieu et la période de création des portraits de Wilanów, il convient d’abord
de constater qu’au XVIIIe siècle, les tapissiers français qui reproduisaient les portraits utili-
saient deux sortes de techniques. D’une part, il s’agissait de travaux de broderie exécutés au point
de croix. Alors fut introduit le terme de „petit et gros point à l’aiguille”. Dans l’autre cas, l’on
exécutait les portraits sur des métiers à tisser, et on les appelait Gobelins. Il arrivait que l’on
désignât par erreur des portraits brodés sous le nom de Gobelins.

C’est cette erreur que commit Potocki lui-même dans la classification des portraits du couple
royal acquis par lui.

Le centre le plus réputé de cette production était la Manufacture Royale des Gobelins où,
après 1760, se développa grandement la fabrication de ces ouvrages. Le plus éminent réalisation
de portraits était l’artiste-tisserand P.F. Cozette qui travaillait précisément dans cette manu-
facture. Bien connus sont ses nombreaux portraits reproduisant les toiles des plus célèbres
peintes, dont Van Loo6.

L’on peut donc supposer que le créateur de nos portraits fut un artiste qui imita, dans une
technique differente, les oeuvres du grand Cozette7. Et probablement les réalisa-t-il dans la
période où florissait en France la mode des portraits des Gobelins, c’est-à-dire après 1760.

Traduit par W. J. Godlewski

4. Nicolas de L’Armessin, d’après J. B. Van Loo, Portrait de Marie Leszczyńska et Portrait de Louis XV, Cabinet des Estam-
pes, Musée National de Varsovie, inv. n° 80532, 62480.

5. Jacques Cbereau, d’après Van Loo, Portrait de Marie Leszczyńska; François Cliereaü, d’après Van Loo, Portrait de
Louis XV, Cabinet des Estampes, Université de Varsovie, Collections Royales, cahier n° 11.

'6. Maurice Fenaille, Etat Général des tapisserie$ de la Manufacture des Gobelins, Paris, 1903—-1923,, IV, pp. 305—317..

7. Les portraits exécutés à la Manufacture des-Gobelins étaient toujours tissés sur un mérier vertical, ce qui exclut l’exécution
des portraits de Wilanów. Je voudrais exprimer ma gratitude à M. Jean Coural de la Manufacture des Gobelins pour ces
informations détaillées.

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