Bulletin du Musée National de Varsovie (26.1985)

à atténuer l’aggressivité de ce contraste par des retouches successives qui englobent lignes et
surfaces dans une zone plus sombre brossée au lavis ou regravée. Le choix de l’éclairage en clair-
obscur participe à cette atténuation. Evolue dans ce sens une gravure comme Les adieux, dont
l’état le plus ancien26 laisse voir des lignes dures, mal intégrées aux surfaces voisines et dont
un état postérieur montre les excès de contraste noyés dans une ombre plus accentuée27. Une
troisième étape dans cette évolution est l’état le plus ancien, mais cette fois-ci retouché à la
peinture28. Toute dureté de ligne y est supprimée mais en plus y aparaissent des demi-teintes
qui adoucissent les passages brusques d’une valeur à l’autre. Cette gravure peinte pose, avec les
autres exemples de ce type faits par Norblin et conservés au Musée, la question de l’objectif
de l’artiste29.

Si la ligne est une des grandes préoccupations de Norblin, il a aussi fait des recherches dans
l’oeuvre de deux peintres que l’Académie du XVIII ème siècle se plaisait à comparer, à soupeser

Gr. Pol. 169922/1; MNW.

Gr. Pol. 169922/3; MNW.

Gr. Pol. 169922/2; MNW.

Les versions successives d’un même thème sont une démarche fréquente de Norblin. Aucune chronologie n’a été jusqu’à
maintenant établie pour l’ordre de leur réalisation. Il est toutefois à noter que toutes les versions peintes sur gravure des
collections du Musée National sont faites sur l’état le plus ancien. Les exemplaires peints simplifient la composition des
gravures, tendent a en unifier les fonds et a en faire des plans neutres parallèles au cadre. La technique en camaïeu devient
de 1774 à 1781, de moins en moins picturale pour imiter, avec un sommet dans Le Vieillard-Ecrivant, la gravure à l’eau-
forte.

10.? La bergère, 1781, sanguine, Inv. Rys. Pol. 9060 AG

26.

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28.
29.

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