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Peu apres son arivee a Romę, il penetra au coeur d’une intense vie artistique. II fut admis dans
1’Academie de StLuc(1717-1719) ainsi que dans 1’association plus hermetique des Yirtuosi al Pan-
theon (1718). II obtient des commandes de peintures murales qu’il accepta sans hesitation—seuls
les auteurs de grandes compositions murales et de plafons profitaieut du prestige a Romę. En
1720 il decora le palais de Livio de Carolis; en 1721—1722 il travailla au palais a Monte Cavallo
>(du Quirinal); en 1718—1725 il decora le palais du Cardinal Giovanni Patrizi pres de la Porta
Pia; en 1725—1726 le palais Alberoni; enfin en 1725—1727 la bibliotlieque du couvent a S. Croce
in Gerusalemme. Le Cardinal Patrizi se plaignait dans les lettres a ses freres que Panini travaillait
lentement et la decoration du palais du Cardinal avanęait peu. La raison en ćtait simple —
Panini se consacrait de plus en plus a la peinture de ehevalet. Le palais Patrizi decore par Panini
tomba par la suitę en ruinę, l’oeuvre du peintre resta donc inconnue; egalement ses peintures
•du palais de Carolis recouvertes apres, n’ont pas survecu4.

ji Par contrę, ont ete sauvees et restent en bon etat, les peintures d’une des salles de mezzanine
-au palais du Quirinal. Decouvertes en 1920 lors de l’inventaire du palais,5 elles representent
des paysages, mais, contreraiment a ce qu’on pourrait s’attendre de ce type de composition,
ce n’est pas une decoration illusioniste. Separee du spectateur par une boiserie, elle ne 1’insere
pas dans son espace. Le paysage est conęu d’un pont de vue assez eleve: dans les jardins remplis
de vegetation luxuriante, de verdure, de fleurs, d’arbres varies apparaissent des palais entoures
de terrasses et de sculptures; parmi eux quelques rares figures humaines. Ces paysages du palais
Quirinal, ouvrage incontestable et documente de Panini, est essentiel pour definir la premiere
phase du style de Fartiste. A cette epoque, dans les annees vingt du XVIIIe s., le paysage etait au
centre de son interet. Ferdinando Arisi, le plus eminent specialiste de Panini, regrette que l’oeuvre
de Fartiste compte relatiyement peu de paysages6.

Or, l’oeuvre de Panini-paysagiste est enricbi par un tableau, inconnu jusqu’ici, du Musee
National de Yarsovie (fig. I)7.

Arisi vantait Panini-paysagiste en etudiant la Vue de Rivałta, tableau peint probablement
en 17198. Or, la Vue de Rivalta (fig. 2) semble particulierement proche du tableau de Varsovie.
Voici un point de vue eleve similaire, presque de vol d’oiseau, sur un large paysage, enrichi d’un
ćtoffage pastorał, piat au milieu, s’elevant graduellement et termine a droite par des collines
couvertes de maisonnettes pittoresques. A gauche, sur les deux tableaux, des arbres peints avec
delicatesse delimitent la vue. II y a encore d’autres paysages de jeunesse de Fartiste proches
de notre tableau: deux detrempes dans la collection Patrizi a Romę et les paysages, un peu

4. Toutes ces donnees dans Arisi; cf. aussi A. Bocca; II palazzo del Banco di Roma gia de Carolis, Firenze, 1967, p. 25.

5. Arisi, n° 43, il. 69—72; auparavant R. Papini, ,,Pitture inedite di G. P. Pannini”, Bolletino d’arte. febb. 1923—1924, pp.
349—356. S. Jacob, Ein Dekorationsprojekt Giovanni Paolo Panninis, Berliner Museen, N.F., XXIII, 1973, pp. 67—71, prć-
tcnds qu.’au palais du Quirinal se trouvaient aussi d’autres dćcorations de Panini.

€. F. Arisi,,,Vedute piacentine di Gian Paolo Panini”,dans: Sludi storici in onore di Emilio Nasali Rocca, Piacenza, 1971, pp.
1—13.

1. Huile sur toile; 51 x7ó; inv. n° M. Ob. 41 (ancien n° 68), au Musee depuis 1867, achetć de Władysław Rutkowski, avec
1’attribution: Aurelo Miria Criyelli. Presente uuiquement a l’expo3ition La Romę Antiąue, au Musee d’Elbląg en 1982
(sans catalogue).

fi. Kassel, Gemńldegalerie, huile sur toile, 60x97; traces de signature. F. Arisi, Yedute, op. cit, J. M. Lehmann, Katalog der
italienischsn, franzosischen und spanischen Gemdlde des 12. bis 18, Jahrhunders, Fridingen, 1980, p. 190. Je remercie la dircc-
tion de la Galerie pour la photographie.

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