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plus recents, de Berlin (fig. 3) et de Detroit, tous des annees vingt9. Nous y retrouvons le meme
point de vue eleve, 1’etoffage pastorał et les fragments disperses de monuments antiques. Sur
le tableau de Berlin, unefigurę de berger est placee au milieu, identiąue a celle sur notre tableau,
penchee sur l’eau, en chemise blanche oUverte. Sur le tableau de Detroit, comme sur le notre,
apparait l’Arc de Titus.

Le motif de l’Arc de Titus reviendra plus d’une fois dans les paysages de Panini; peu a peu
ces edifices elassiques envahiront son oeuvre. Sur notre tableau, l’Arc de Titus n’est pas le seul
vestige classique; il y a d’autres fragments antiques, les bergers, les bergeres et leurs troupeaux
touclient pratiquement aux bases et futs de colonnes, aux corniches et bas-reliefs. Les traces
de l’antiquitó que Ton pouvait voir a chaque pas a Romę ne fascinaient pas seulement Panini.
Elles inspiraient tous les artistes venus du Nord—Heemskerck, Nieuland et les bamboccianti,
puis (et en une non moindre mesure) de nombreux dilettanti anglais, allemands et meme polonais
qui effectuaient en ce temps leurs grand tour dTtalie. Ces vóyageurs amenerent ensuite dans
leurs palais nordiques des gravures de Piranese et des tableaux de Panini, souvenir des anti-
quites romaines10.

Dans les annees 1725—1726, Panini travaillapourle Cardinal Giulio Alberoni, celui, comme lepei-
ntre, originaire de Piacenza. En 1725, le Cardinal acheta un palais, appele en raison de Feglise voi-
sine, palais de TAnge Gardien, et entreprit son amenagement. La decoration de deux salles, la Gal-
leria et la Galleria Nobile, fut confiee a Panini. Sur le plafond dc la Galleria Nobile Tartiste peignit
le Char d’Apollon (fig. 4)11. C’etait conforme a la tradition romaine que de placer sur le plafond
un theme du jour naissant; mentionnons a ce propos la tres celebre Aurorę de Guido Reni au
Casino Rospigliosi (1613—1614), ou celle du Guerchin au Casino Ludovisi (1623)12 13. Comparee
a VAurorę du Guerchin, placee parmi des colonnes vues d’en bas qui allongent infiniment
1’espaee au-dessus de la tete du spectateur, la peinturc de Panini est plus moderee et moins
illusioniste. Le palais Alberoni fut demoli en 1928, lors de 1’elargissement de la via del Tritone.
La decoration de la Galleria fut detruite tandis que celle de la Galleria Nobile survecut. La
fresque de plafond de Panini representant le Char d’Apollon et mesurant d’environ 16 sur 8 metres
fut transferee sur toile et ensuite installće, avec toute la decoration, dans une des salles du palais
Madama, siege du Senat italien.

En 1983 le Musee National de Varsovie acquit une esquisse de Pauini pour ce Char d’Apollon
fig. 5)1 3. Elle est sommaire, mais comporte tous les elements majcurs utilises ensuite dans la

9. Detrempes de la collection Patrizi, Arisi, n° 32—33, fig. 57—58. Tableau de Bcrlin-Dalilem, huilc sur toile; 58,5 X 102,5;
Arisi, n° 72, fig. 123; je remercie la direction du Musće pour la photographie. Tableau a Detroit, Institute of Art?, huile sur
toile; 73,5x62; Arisi, n° 73, fig. 124.

10. Beaucoup a óte ócrit sur le grand tour des voyageurs europens. Dernierement R. de Leeuw (ed.), Herinncringen aac Italie:
kunst en toerisme in de 18de ecuiv (cat. cxposition), S-Hertogenbosch, Heino, Haarlem, Zwolle,1984; The Treasure Houses
of Britain (cat. exposition), Washington, National Gallery of Art, Washinbgton, 1985, ou une grandę partie de l’expo-
sition ótait justement consacree a ce problemc. Sur les voyageurs polonais, cf. B. Majewska-Maszkowska et T. Jaroszewski,
,,Podróż Stanisława Kostki Potockiego do Włoch w świetle jego korespondencji z żoną”, dans: Sarmatia arlistica. Księga
pamiątkowa ku czci prof. Wl. Tomkiewicza, Warszawa, 1968, pp. 211—234.

11. Arisi,n° 55,fig.89—95; auparavant: C. Ricci, ,,G. P. Pannini e il Card. Alberoni,’-Nuova Antologia, 16 dic. 1928, CCLXII,
pp. 409—416; II Palazzo Madama, Sede del Senato, Roma 1969, p. 81, fig. 14; brievement S. Jacob, op. cit.; S. Rudolph,
La pittura del ’700 a Roma, Milano, 1983, fig. 536. II est interessanl de noter que 1’artisle rćpćta cet.te composition bien
des annees plus tard, en 1749 ,,1’insórant” dans une decoration thćatrale a 1’occasion de solennitós au Teatro Argentina
de Romę (tableau au Louvre, Arisi, n° 200, fig. 247—248).- Je remercie le prof. Eduard Śafafik de Borne pour la pkoto-
graphie de Char d’Apollon.

12. Les deux Aurorcs reproduites par R. Wittkower, Art and Architecture in Italy, 1600 to 1750, The Pelican History of Art, 3
ód. 1973, figi 22, 24b.

13. Huile sur toile, 19,3 x 26,4, inv. n° 9388 Tc/83; inscription sur le dos: De Giuseppe Passeri scolare a Carlo Maratta, tableau
transmis par le Tribunal de Varsovie; La Chroniąue des Arts, Principales acąuisitions. Supplćment a la Gazette des Beaux-
-Arts, n° 1382, mars 1984, p. 48, n° 300 (comme Giuseppe Passeri).

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