16 MONUMENT DE NINIVE.
descendre le Tigre jusqu'au lieu où le navire avait dû les attendre. Au commencement du
mois de juin M. Cabaret avait pu les embarquer sans accident, et partait de Bassora pour
revenir en France, où après une heureuse traversée il arriva au mois de décembre 18k6.
Après avoir touché à Brest, le Cormoran vint au Havre; et dans les derniers jours de
l'année, M. Cabaret put y débarquer la première collection d'antiquités assyriennes qui
eût encore été apportée en Europe. Par ordre de S. E. M. le ministre de l'intérieur, j'étais
allé en surveiller le transbordement sur le chaland destiné à la porter à Paris, où elle a
été débarquée sans accident, et placée au Louvre.
Tel est le récit des opérations dont les résultats sont consignés dans cet ouvrage; le
reste est connu de tout le monde : on sait avec quelle libéralité les Chambres ont d'abord
accordé les crédits nécessaires pour solder les dépenses; puis, sur le rapport de M. Cré-
mieux, voté le projet de loi relatif à la publication des matériaux recueillis par M. Flandin
et par moi. Rien donc n'a manqué à cette entreprise, depuis le dévouement individuel
jusqu'à la sanction la plus élevée. Le succès ne m'aveugle pas sur la part que j'ai pu y
prendre; sans doute j'ai fait une découverte, j'ai ouvert une voie nouvelle à l'archéologie,
mais sans les indications fournies par le hasard mes recherches et ma persévérance eussent
été inutiles. Dans tous les cas, je n'ai été que l'instrument de M. Mohl; non-seulement
ses conseils m'ont dirigé vers un but auquel je ne songeais pas, mais son active sollicitude
m'a procuré les secours nécessaires pour l'atteindre. Ces secours, sans lesquels je n'aurais
rien pu faire, m'ont été libéralement accordés par un gouvernement généreux et éclairé.
Je suis donc redevable à d'autres de tout ce que j'ai fait; car en réalité j'ai travaillé d'après
des idées qui ne m'appartenaient pas, et à l'aide de ressources qui ne m'appartenaient
pas davantage. Le véritable honneur de la découverte revient à ceux qui m'ont fourni ces
idées et ces ressources, et le seul mérite auquel je puisse prétendre est d'en avoir heureu-
sement profité.
descendre le Tigre jusqu'au lieu où le navire avait dû les attendre. Au commencement du
mois de juin M. Cabaret avait pu les embarquer sans accident, et partait de Bassora pour
revenir en France, où après une heureuse traversée il arriva au mois de décembre 18k6.
Après avoir touché à Brest, le Cormoran vint au Havre; et dans les derniers jours de
l'année, M. Cabaret put y débarquer la première collection d'antiquités assyriennes qui
eût encore été apportée en Europe. Par ordre de S. E. M. le ministre de l'intérieur, j'étais
allé en surveiller le transbordement sur le chaland destiné à la porter à Paris, où elle a
été débarquée sans accident, et placée au Louvre.
Tel est le récit des opérations dont les résultats sont consignés dans cet ouvrage; le
reste est connu de tout le monde : on sait avec quelle libéralité les Chambres ont d'abord
accordé les crédits nécessaires pour solder les dépenses; puis, sur le rapport de M. Cré-
mieux, voté le projet de loi relatif à la publication des matériaux recueillis par M. Flandin
et par moi. Rien donc n'a manqué à cette entreprise, depuis le dévouement individuel
jusqu'à la sanction la plus élevée. Le succès ne m'aveugle pas sur la part que j'ai pu y
prendre; sans doute j'ai fait une découverte, j'ai ouvert une voie nouvelle à l'archéologie,
mais sans les indications fournies par le hasard mes recherches et ma persévérance eussent
été inutiles. Dans tous les cas, je n'ai été que l'instrument de M. Mohl; non-seulement
ses conseils m'ont dirigé vers un but auquel je ne songeais pas, mais son active sollicitude
m'a procuré les secours nécessaires pour l'atteindre. Ces secours, sans lesquels je n'aurais
rien pu faire, m'ont été libéralement accordés par un gouvernement généreux et éclairé.
Je suis donc redevable à d'autres de tout ce que j'ai fait; car en réalité j'ai travaillé d'après
des idées qui ne m'appartenaient pas, et à l'aide de ressources qui ne m'appartenaient
pas davantage. Le véritable honneur de la découverte revient à ceux qui m'ont fourni ces
idées et ces ressources, et le seul mérite auquel je puisse prétendre est d'en avoir heureu-
sement profité.