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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Editor]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 3, Text): Anatomie descriptive et physiologique: Moelle épinière, encéphale, nerfs rachidiens et encéphaliques, organes des sens, larynx — Paris, 1844

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https://doi.org/10.11588/diglit.16409#0099
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MOELLE EPIMERE. 95

blanche, qui sert à lier, à leur partie interne et antérieure, Rolando a voulu en admettre deux espèces : une première, qu'il

les deux cordons médullaires blancs. Sur chaque coupe de la appelait substantia cinerea spongiosa et vascularis, et qu'il rap-

moelle, on aperçoit la substance grise, représentant assez bien portait à la corne antérieure; une seconde, dénommée par lui,

deux croissans, un pour chaque partie latérale; ils sont liés sous le titre de substantia cinerea gelatinosa, et qui formait la

l'un à l'autre en H, par le plan transversal de leur commissure. corne postérieure. Il dit même avoir vu au point de réunion de ces

Leur convexité est tournée vers l'axe de la moelle, et leur conca- deux substances, des dentelures qui s'engrènent entre elles et les

vité regarde vers sa périphérie latérale. De leurs branches dites réunissent à la manière des os du crâne. Mais les anatomistes

les cornes, les antérieures se dirigent vers les racines antérieures qui se sont occupés après lui de l'étude de la structure des cylin-

des nerfs spinaux; les postérieures marchent vers les racines dres médullaires, n'ont confirmé par aucune assertion nouvelle

postérieures. Les cornes antérieures, beaucoup plus courtes, les résultats obtenus par Rolando.
mais aussi plus épaisses, se terminent par un renflement qui

n'arrive pas jusqu'à la surface de la moelle : ce renflement ter- Ventricule spinal. C'est ici le cas de parler d'un canal ou si
minai, épais, denticulé sur ses bords , à deux ou trois pointes, sa forme, telle que je la conçois, peut être démontrée, de ce qu'il
est disposé de telle sorte, par rapport à la substance blanche, faudrait appeler un ventricule, contenu dans l'intérieur de la
qu'il y a pénétration réciproque des deux substances. Les moelle, dont je me suis abstenu de rien dire à l'avance en traitant
cornes postérieures, beaucoup plus allongées et beaucoup plus du liquide cérébro-spinal, mais sur lequel il me paraît convena-
minces que les précédentes, arrivent, selon la plupart des auteurs, ble d'appeler l'attention des anatomistes. Situé verticalement au
jusqu'à la superficie de la moelle, et leur extrémité terminale centre du cordon rachidien, comme un dernier vestige capillaire,
vient, suivant plusieurs anatomistes, par un champ sablé ou dans l'adulte, du canal médullaire du foetus; impair et médian,
pénétré de substance grise, au contact de la pie-mère. Telle n'est avec deux embranchemens latéraux, continu au ventricule céré-
pas l'opinion de M. Foville, qui admet une lamelle microscopique belleux, et non, comme l'entendait Gall, double ou bi-latéral,
de substance blanche, recouvrant cette extrémité, et nie formel- avec prolongement de chaque côté dans l'extrémité céphalique
lement l'interruption du cylindre médullaire blanc dans la ligne de la moelle, ce canal déjà signalé très anciennement à la renais-
d'insertion des filets radiculaires postérieurs des nerfs spinaux. sance de l'anatomie, par Ch. Étienne ( i5S6), avait depuis été

reconnu successivement parles plus grands anatomistes, Colom-

Variètés de volume et de disposition de la matière grise. Lama- ho, Piccolomini, Baubin , Malpighi, Lyser, Morgagni, Haller,

tière grise présente, sous le rapport de la quantité et delà dispo- Portai, etc.; mais nié parallèlement à diverses époques par Va-

sition, des variations qui suivent les parties de la moelle où on roli, Monro, Sabatier, il avait été généralement rejeté de nos

la considère : ainsi plus on se rapproche de la partie inférieure jours. Tiedemann (i), dont les assertions et les idées ont fait foi

de l'organe, plus la proportion de la substance grise devient cou- parmi tous ,es anatomistes> n'admet son existence permanente

sidérable, par rapport à la substance blanche. Envisagée d'une „,:,^ 1 . . . . , , , , , , ,

1 , , \' ., , , „ 6 e pendant toute la durée de la vie, que chez les animaux ovipares,

manière générale, la matière grise de la moelle est à sa matière »-i ™ / -c ,„

, , . , . o *■ -i. . poissons, reptiles, oiseaux. Chez les mammifères et l'homme, le

blanche dans le rapport de i a o. Si on considère la substance ™„ 1 ' 1 u • i j i i > • ,

tF , suusiance canal médullaire, alors double, n'appartient, selon lui, qu'à la

grise, dans sa disposition à diverses hauteurs, on voit que les cornes vieembryonaire jusqu'à son neuvième mois, et n'existe plus pen-

grises assez écartées supérieurement, sont réunies entre elles par dant toute la durée de la vie ex.ra-utérine. D'où il résulterait que

une commissure grise beaucoup plus longue, mais plus mince les cas de persistance du canal, observés par F. Meckel et Blaes

qu'à la partie inférieure, et qu'intérieurement cette commissure chez divers mammifères adultes, chiens, chais, lapins, brebis et

se rétrécit en s'épaississant et en formant une espèce de noyau bœufs, et ceux reconnus chez l'homme par Tiedemann lui-même,

central, d'où rayonnent quatre prolongemens, disposition qui ne seraient, comme il l'a dit, que des arrêts de développement

donne dans ce point, à la substance grise, la forme d'une croix. ondes anomalies. La question étant ainsi posée, si l'opinion

Ces variations dans la disposition de la matière grise, sont sans générale, fortifiée de la sanction de quelques auteurs anciens,

doute la raison des diverses formes sous lesquelles les auteurs repousse aujourd'hui l'existence d'un ventricule spinal, il faut

l'ont décrite, chacun d'eux ayant fait sa coupe à des hauteurs convenir pourtant que les témoignages contraires des anatomistes

différentes. Keuffel a établi que chez l'homme les proportions de les plus originaux, appuyés sur l'analogie de ce qui existe chez

substance grise, par rapport au cylindre blanc, sont beaucoup les reptiles et les oiseaux, et des cas d'anomalies ou de dilatation

plus considérables que chez les animaux. Ces vues de Keuffel ont extraordinaire chez les mammifères et l'homme, sont bien plus

été confirmées dans ces derniers temps par de nouvelles recher- forts et plus nombreux. Avec une pareille masse d'autorités, il

chesde M. Longet, quia étudié la moelle chez le bœuf, le mou- n'y a donc rien de téméraire à revenir sur l'existence d'un ven-

ton le cheval etc. Si l'on admet avec Bellingeri, que la sensibi- tricule normal dans la moelle, pour si étroit qu'il puisse être,

lité réside dans la substance grise, on sera conduit par ces résultats exigu, filiforme et, après tout, proportionné au volume delà

à placer l'homme sous ce rapport avant les animaux. moelle elle-même et à celui des vaisseaux nécessaires pour la nu-
trition de sa substance grise. Dernièrement, M. Natalis Guillot,

Colorationde la substance grise. Variable suivant l'âge des indi- l'un des anatomistes les plus habiles et des observateurs les plus

vidus chez lesquels on l'étudié, la substance grise, chez le vieillard, consciencieux de notre époque, est le premier que je sache, qui

semble perdre de sa vascularité, et devient plus terne-.chez le jeune ait rappelé, concernant le canal médullaire, de cette décision

sujet au contraire, les vaisseaux V paraissent plus développés, et sa négative des anatomistes de nos jours, sur laquelle je m'étais

teinteserapprochedelacouleurhlas.Sacoloration,chezradulte, aussi proposé de revenir. En i84a, faisant des observat.ons

est susceptible de légères variations entre ces deux extrêmes. microscopiques sur la structure de la moelle, je remarquai sur des
Croyant voir sans doute, des nuances diverses dans la coloration

«le la substance grise des cornes antérieures et postérieures, (i) Matom,; dn eroi». Pages '27-134.
 
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