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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 3, Text): Anatomie descriptive et physiologique: Moelle épinière, encéphale, nerfs rachidiens et encéphaliques, organes des sens, larynx — Paris, 1844

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https://doi.org/10.11588/diglit.16409#0309
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ORGANE DES SENS.

Les sens nous informent des états divers de notre corps, par
l'a sensation spéciale que nous transmettent les nerfs sensoriels
(Mùller). L'état du corps se modifie par des causes intérieures
ou extérieures. L'origine de ces modifications dépend-elle tou-
jours du milieu qui nous entoure? En tous cas, cette influence
est quelquefois assez éloignée pour mériter qu'on la néglige. On
ne se préoccupe alors que de l'effet produit. La modification que
perçoit le corps est ce que l'on nomme une sensation. Or, il est
démontré que toute sensation se rattache à un changement de
l'état antérieur, par cette simple raison, que nous ne percevons
pas des phénomènes absolument continus. Tel est, par exemple,
le cas des actes nutritifs, etc. De plus, la perception de ces phé-
nomènes est considérée, dans la généralité des cas, comme la
manifestation d'un état morbide. —Orî a défini la sensation, la
perception non raisonnée des modifications spéciales, que les
agens extérieurs impriment aux nerfs de sentiment. Cette défi-
nition exclut les sensations qui naissent au dedans de nous, sans
concours direct du monde extérieur.

Pour M. Gerdy, il y a des sensations perçues et des sensations
non perçues. Les sensations perçues se divisent en cinq groupes :
1" celles qui sont produites par des excitations physiques, sen-
sations physiques ; 2° celles qui se développent sous l'influence de
l'activité de nos organes, sensations d'activité ; 3° impressions on
sensations de fatigue; 4" d'autres sensations naissent du repos :
ce sont des besoins physiques ; 5° d'autres se développent sans
causes précisément connues, et sont en apparence, des sensa-
tions spontanées morbides. MM. Ch. Robin et Bérard ont admis
dans leur récent Traité les deux espèces de sensations dont nous
avons montré l'existence, à savoir: des sensations naissant des
agens extérieurs, et des sensations naissant directement dans la
profondeur de nos organes. — Les premières seules doivent nous
occuper; les secondes font l'objet d'étude des fonctions généra-
les de l'organisme.

Les sensations spéciales sont transmises par cinq organes ou
mieux, cinq appareils d'organes. On sait que Buffon imagina un
sixième sens, celui de la volupté ; Ch. Bell, un autre pour les no-
tions de pesanteur ; Carus, pour les notions de température.
Jacobson suppose un sens destiné à discerner les poisons, chez
certains animaux; Spallanzani admet un sens chez les chauves-
souris, pour la connaissance de leurs routes aériennes.

Or, le mot sens répond à l'idée d'organes propres et spéciaux
à telle ou telle sensation, et à ce titre, la plupart des sens in-
t. m.

novés sont l'expression des cas particuliers, des sensations recon-
nues, et n'ont pas d'organes spéciaux qui perçoivent et trans-
mettent des sensations spéciales.

Nous aurons à étudier, dans chaque appareil de sensations,
trois espèces d'organes.

t° Des organes extérieurs, qui recueillent et subissent les im-
pressions de tout ce qui nous entoure.

2° Des organes de transmission, qui dirigent leur action de la
périphérie au centre.

3° Des organes centraux, centres de perception qui transfor-
ment la perception externe en sensation. — Il y a un quatrième
acte, celui qui établit un rapport entre la cause de l'impression
et la sensation perçue; cet acte a-t-il dans les centres nerveux un
organe spécial, ou bien est-il l'effet de l'ensemble des actes cé-
rébraux? C'est là que nous nous arrêterons.

Les organes des sens, malgré la variété de leurs usages, pré-
sentent quelques élémens communs, qui répondent d'ailleurs
aussi à des rapports généraux.

La partie la plus importante de tout appareil des sens estime
membrane.

C'est la peau pour le tact, la muqueuse de la langue pour le
goût, la pituitaire pour l'odorat, la rétine pour la vue, le laby-
rinthe membraneux et la lame spirale du limaçon pour l'ouïe.

SENS DU TACT.

L'organe qui sert ce sens recouvre toute la surface du corps.
Par ce sens, nous acquérons à la fois les notions les plus pré-
cises et les plus générales.

Toutes les fois que nous avons des doutes sur la justesse des
notions que nous apportent les autres sens, c'est à celui-là que
nous recourons pour les confirmer ou les redresser.

La peau constitue à elle seule l'organe du tact que nous sépa-
rons, avec M. Sappey, de l'organe actif du toucher.

Nous étudierons successivement dans la peau, sa conformation
extérieure et sa structure générale.

§ I. Conformation extérieure de la peau.

La peau est une membrane de forme irrégulièrement convexe
et concave; elle se moule en se soulevant sur les saillies, en se
déprimant sur les dépressions qu'elle rencontre; ainsi ellemar-

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